Cote/Cotes extrêmes
Date
Localisation physique
Origine
Biographie ou Histoire
François-Benjamin Chaussemiche est né le 4 juin 1864 à Tours, dans un milieu d'artisans. Son père, Charles-Eugène, alors âgé de 30 ans, est entrepreneur en peinture et décoration. Son grand-père maternel, Benjamin Belvain, est plâtrier. Bien que déclaré à l'état civil d'un prénom composé, François-Benjamin Chaussemiche n'utilisera dans sa vie professionnelle que le prénom Benjamin.
Etudes
Il est élève au lycée de Tours, obtient son baccalauréat en 1880, étudie à l'Ecole de dessin de la ville de Tours de 1880 à 1883 et entre dans le cabinet de l'architecte tourangeau Elie Racine.
En 1883, il est admis à l'École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris, dans l'atelier de l'architecte Louis-Jules André. En octobre 1886, il est admis dans la 1ère classe d'architecture et en mai 1890 il reçoit le prix de la Société centrale des architectes français.
En 1890, au décès de Louis-Jules André, ses élèves demandent à Victor Laloux de créer un atelier libre auquel participe activement Benjamin Chaussemiche, qui reçoit une nouvelle fois en juin 1891 le prix de la Société centrale des architectes français. Le 3 août 1891, il obtient le 2ème second grand prix de Rome avec le projet « une gare avec un hôtel de voyageurs » et le 7 août 1893 il obtient la récompense suprême : le premier grand prix de Rome pour son projet « un palais pour les sociétés savantes ». De 1894 à 1897, il séjourne à Rome comme pensionnaire de la villa Médicis et prolonge en 1898 son séjour italien pour étudier, en Italie méridionale et en Sicile, les châteaux construits par Frédéric II de Hohenstaufen (1194-1250), empereur du Saint-Empire romain germanique et roi de Sicile.
Vie familiale
Le 13 mai 1899, il épouse à Tours Lucie Marie Anne Carré (24 juillet 1877-16 mai 1962) âgée de 21 ans, fille de Louis Carré, entrepreneur de transport, et de Lucie Emerantine Briard. Les époux ont pour témoins : Félix Laurent, 79 ans, directeur de l'Ecole des Beaux-Arts de Tours ; Victor Laloux, 48 ans, architecte ; Honoré Jou, 65 ans, ancien négociant, grand-oncle maternel de Lucie Carré, et Albert Quantin, 49 ans, éditeur à Paris.
De cette union naîtront deux enfants :
Agnès, née à Paris le 11 février 1900, devient elle-même architecte. Elle épouse Jean Braunwald, architecte (1901-1983) le 16 juillet 1932 au domaine de Montgouverne, propriété de Benjamin Chaussemiche. Ils ont pour témoins Victor Laloux et Gabriel Héraud, architectes. Elle meurt d'une fièvre puerpérale le 23 janvier 1934 après avoir mis au monde son fils François le 16 janvier.
Jean-Emmanuel, né à Tours le 20 août 1906, est décédé à Mettray le 24 novembre 1973.
Carrière et réalisations architecturales
Le 4 mars 1898, il est inscrit à la Société des architectes diplômés par le gouvernement (n°277). Nommé auditeur au Conseil général des bâtiments civils, il reste très lié avec son « patron » Victor Laloux, enseignant dans son atelier, avec pour élèves deux architectes américains, Julia Morgan et William Welles Bosworth, qui le présenteront à Rockfeller, et collaborant en qualité d'inspecteur principal aux travaux de la gare d'Orsay en 1899 et 1900.
De 1900 à 1904, Benjamin Chaussemiche est inspecteur des bâtiments civils au palais du Louvre et des Tuileries, puis il est nommé architecte en chef des bâtiments civils et palais nationaux. De 1904 à 1933, il exerce simultanément dans différents établissements : l'Ecole des langues orientales (1902- 1913) ; l'Ecole nationale d'horticulture de Versailles (1913-1933) ; le domaine du palais de Versailles et du Trianon (1912-1924), où il mène principalement des travaux de restauration des façades, la remise en état et aménagement des différentes salles du château et du musée et où il dessine le jardin de Jussieu ; le Musée Guimet, l'Institut national des sourds-muets et le Muséum d'histoire naturelle (1925-1933), où il construit la singerie et la galerie de botanique. De 1913 à 1933, il est également architecte conseil des services pénitentiaires au ministère de la Justice.
Parallèlement à ses fonctions d'architecte des bâtiments civils, Benjamin Chaussemiche a une activité libérale :
A Tours, en 1900, deux façades du lycée Balzac ; en 1904, une grande demeure au 41 boulevard Heurteloup ; en 1907, une maison au 38 rue de Metz ; en 1924, la base architecturale du monument commémoratif aux morts pour la France au lycée Descartes, où il fut élève.
En 1908, la société des Eaux minérales de Châtel-Guyon lui confie la construction des Grands Thermes, qui par leur ampleur, leur complexité, leur coût et leur style architectural à l'antique constituent l'œuvre emblématique de Benjamin Chaussemiche.
En 1910, il aborde l'architecture balnéaire avec la construction de chalets de plage à Hauteville-sur-Mer (Manche). En 1910, il renoue avec l'antiquité, étudiée en Italie, avec la construction du Musée archéologique d'Alésia à Alise Sainte-Reine.
De 1904 à 1936, il mène une dizaine de chantiers pour des propriétaires à Paris ou en province : simples travaux de remise en état, aménagements des bâtiments ou des jardins ou véritables constructions.
En 1934 Benjamin Chaussemiche perd sa fille Agnès, décédée d'une fièvre puerpérale après la naissance de son fils. Cette période est d'autant plus sombre qu'en 1933 il a été révoqué de ses fonctions d'architecte en chef des bâtiments civils à cause d'honoraires contestés par un inspecteur des finances. Après avoir fait appel de cette décision, il est réhabilité en décembre 1937.
En 1937, il rédige la nécrologie de Victor Laloux et lui rend un hommage officiel avec ses amis architectes. En 1941, il participe à la réflexion concernant la reconstruction de la rue Nationale à Tours après les bombardements de juin 1940. Le texte de sa lettre adressée à Paul Métadier publiée dans le journal La Dépêche, le 17 septembre 1941 et la protestation devant la commission d'enquête ont été réunis dans l'ouvrage « Que sera la rue Nationale en 1950 ? », publiée aux Editions Arrault en mars 1942. C'est sa dernière intervention en tant qu'architecte, il meurt le 13 décembre 1945 à Paris.
Modalités d'entrées
Un premier don a été effectué le 28 novembre 2001 aux Archives d'Indre-et-Loire par François Braunwald (1934-2016), petit-fils de l'architecte Benjamin Chaussemiche, à l'occasion de la vente de la maison familiale, située à Tours. Les archives de Benjamin Chaussemiche qui y étaient conservées ont été réparties dans trois établissements culturels : le Musée des Beaux-Arts de Tours pour les aquarelles, les dessins et les albums photographiques ; les Archives départementales du Puy-de-Dôme pour le dossier concernant l'établissement thermal de Châtel-Guyon ; les Archives départementales d'Indre-et-Loire pour les dossiers de clients et la correspondance.
François Braunwald a fait un don complémentaire aux Archives d'Indre-et-Loire le 24 novembre 2005, composé d'archives relatives à la formation de Benjamin Chaussemiche à l'Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts et à la villa Médicis et de photographies sur plaque de verre.
Plusieurs achats ont ensuite été réalisés en vente publique : en juin 2017, achat d'un portrait de Benjamin Chaussemiche, peinture de Georges Lavergne (1938) en septembre 2017, achat de 2 médailles en février 2018, achat de 4 médailles en février 2019, achat de documents concernant Agnès Chaussemiche, architecte, fille de Benjamin, et son époux, Jean Braunwald, architecte en octobre 2019, achat de documents concernant Benjamin Chaussemiche et Jean Braunwald.
En février 2021, M. Claude Mettavant a fait don aux Archives d'Indre-et-Loire de photographies et d'autres documents concernant Agnès Chaussemiche.
Présentation du contenu
Le fonds est composé des archives personnelles de Benjamin Chaussemiche, parmi lesquelles on peut distinguer plusieurs ensembles.
La vie personnelle et familiale est évoquée par des papiers personnels d'état civil, de gestion domestique et par ses agendas de 1895 à 1945.
Les documents concernant sa formation à l'Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts à Paris et son séjour à Rome, à la villa Médicis, apportent de précieux renseignements sur la formation d'un architecte à la fin du 19e siècle. Benjamin Chaussemiche a participé à de nombreuses manifestations artistiques : expositions internationales, concours d'architecture, salon des artistes français. Une vingtaine de diplômes et une dizaine de médailles témoignent des distinctions qu'il a reçues.
Sa vie professionnelle représente la plus grande partie du fonds :
Parmi les documents figurés on distingue :
Paradoxalement, ce ne sont pas tant les documents portant sur les réalisations architecturales de Benjamin Chaussemiche qui font l'intérêt de ce fonds que les documents relatifs à sa formation à l'Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris. Ceux-ci permettent en effet de retracer la carrière d'un architecte prix de Rome et fournissent des informations sur la profession d'architecte telle qu'on la concevait à la fin du 19ème siècle.
Documents en relation
Archives nationales
Sur Agnès Chaussemiche :
Médiathèque de l'architecture et du patrimoine
Documents séparés
Cité de l'architecture et du patrimoine, Paris
120 IFA 1 à 3, Fonds François-Benjamin Chaussemiche : reproductions du grand prix de Rome de l'architecte et reproductions dédicacées de travaux de camarades d'école ayant concouru pour le grand prix, notamment L. Chifflot, E. Pontrémoli, A. Defrasse, G. Redon, R. Patouillard-Demoriane, A. Recoura, L. Varcollier, etc.; documentation. 1884-1896 https://archiwebture.citedelarchitecture.fr/fonds/FRAPN02_CHAFR
Musée des Beaux-Arts de Tours
Plus de 400 dessins de François-Benjamin Chaussemiche (certains ont été numérisés et sont en ligne sur la base Cat'zArts de l'Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts). Le dessin intitulé Acropole d'Anxur. Restauration, 1901 (dépôt de l'Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris, Inv. 1947-374-1) est en ligne sur le site internet du Musée. Le Musée conserve également des albums photographiques et un tableau d'Edouard Ferdinand Pitard, Portrait de Benjamin Chaussemiche, 1892 (Inv. 1994-3-1) en ligne sur le site internet du Musée.
Bibliographie
Mots clés producteurs
Présentation du contenu
Cet ensemble de documents figurés rassemblés par Benjamin Chaussemiche est composé de photographies : 324 négatifs sur plaque de verre, 500 négatifs souples et un millier de tirages positifs. Il comporte aussi 135 plans, 15 dessins, une centaine d'estampes et un millier de cartes postales.
Présentation du contenu
Cette série rassemble un millier de tirages positifs, qu'on peut répartir de la manière suivante :
des photographies de monuments et sites :
- certaines prises par Benjamin Chaussemiche au cours de ses séjours en Italie et d'autres illustrant ses réalisations architecturales en France comme le chantier de construction de la gare d'Orsay, en 1900, les Grands Thermes de Châtel-Guyon en 1908, le Musée d'Alésia à Alise-Sainte-Reine en 1910 et les travaux de restaurations au château de Versailles de 1912 à 1924.
- d'autres achetées lors de ses déplacements en France et à l'étranger, prises par des photographes professionnels, qui ont sans doute nourri son inspiration pour ses projets de construction.
des photographies de dessins de monuments ou d'œuvres d'art
Certaines photographies ont servi de supports de travail pour les projets de Benjamin Chaussemiche, comme on le voit à l'ajout de dessins au crayon ou à la plume.
Parmi les photographies de monuments et de sites, on peut noter la présence de 200 tirages photographiques de ruines antiques d'Italie et de Grèce, comme celles de Rome, Pompéi, Terracine et Athènes, qui illustrent l'intérêt de Chaussemiche pour l'architecture antique, enseignée à l'Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts. C'est au cours de son séjour à la villa Médicis de 1894 à 1897 que Benjamin Chaussemiche a rassemblé quelque 500 photographies des grandes villes d'Italie : Rome, Florence, Agrigente, Pérouse, Naples, Mantoue, ou encore Venise et Milan.
Une cinquantaine de tirages représentent les monuments de villes françaises comme Paris et Marseille, les châteaux du Val de Loire, le Mont Saint-Michel ainsi que des sites naturels comme la vallée de Chamonix, mais également des lieux situés sur d'autres continents : l'Egypte, le Cap Horn, New York, etc.
Cet ensemble de photographies peut être regardé comme un témoignage que Benjamin Chaussemiche a voulu garder de son travail et de son œuvre architecturale. Outre l'aspect documentaire, il est intéressant sur le plan technique. Il est rare en effet de trouver dans des archives privées un nombre aussi important de photographies utilisant les techniques employées à la fin du 19ème siècle et au début du 20ème siècle : le tirage albuminé, l'aristotype, et le gélatino-bromure d'argent.
Certains tirages, tels que les vues inédites du chantier de la gare d'Orsay, se révèlent en outre intéressants sur le plan esthétique.
Mots clés lieux
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Cote/Cotes extrêmes
Caractéristiques physiques
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Sur carton
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