Parcours du photographe ambulant
Alors que son couple est au point de la rupture, Frédéric Montel se lance dans la photographie. En 1895, elle devient son activité principale.
Dans l’inventaire pour dissoudre la communauté, Berthe Charloton signale qu’il a emporté « une voiture destinée à son logement dans ses déplacements de photographe ambulant, avec tout son aménagement intérieur, que madame Montel estime être d’une valeur de quinze cents francs ». Outre les objets nécessaires pour la vie quotidienne, il possède le matériel indispensable pour pratiquer la photographie.


De villes en villes, de villages en villages...
Le photographe et son fils deviennent difficiles à suivre dans leur parcours. Ils stationnent généralement sur les places des bourgs, comme par exemple la Place des religieuses à Richelieu en 1898 ou plus tard sur celle du champ de foire à Écueillé (dép.Indre).
En juillet 1898, il est à Richelieu et en septembre de la même année, à l’Île-Bouchard. Quelques rares clichés du photographe édités sous forme de cartes postales apportent quelques indices sur certains lieux où il a stationné. Les seuls jalons disponibles actuellement sont au nombre de trois : premièrement, l’édition d’une carte postale des conscrits de Restigné en 1907 ; deuxièmement, une carte postale de la laiterie du Moulin Neuf à Saint-Nicolas-de-Bourgueil, imprimée avant le milieu de l’année 1908 (visible sur un site de vente). Troisièmement, la publication d’une photographie de l’un des animateurs du carnaval de Manthelan en 1910. Pendant cette période, Montel ne s’inscrit pas sur les listes électorales des villes où il s’arrête .
En 1910, Marcel, photographe comme son père, passe devant le conseil de révision. Il s’engage dans l’armée où il restera jusque vers la fin des années 1920. Son enfance passée auprès des chevaux de la roulotte ne sera probablement pas étrangère à son affectation dans un régiment de chasseurs à cheval puis dans un régiment de dragons. Dès lors, Montel père se retrouve seul.
Une vie plus sédentaire à Ecueillé (Indre)

Le photographe ambulant Frédéric Montel arrive avant 1921 à Écueillé. L’itinérance, qui caractérisait son mode de vie jusque-là est abandonnée au profit de la sédentarité. En effet, la roulotte, jusque-là symbole du mouvement faisant office de boutique, devient un atelier installé de manière permanente. Finalement, sa voiture qui lui sert de maison et celle qui correspond à son atelier vont rester pendant au moins vingt-trois ans sur le champ de foire, appelé aussi la Place du château d’eau après sa construction en 1936. Cet homme sait se faire apprécier des écueillois et il continue à proposer ses services à un moment où il est le seul photographe professionnel à exercer dans ce chef-lieu de canton, village de 1712 habitants en 1921.
Au cours des dernières années de sa vie, Montel dispose de deux roulottes dont une lui sert de domicile et l’autre d’atelier. La première est équipée de : « un poêle, un établi-table, un lit, un petit buffet et différentes caisses, boîtes et outils ». La deuxième renferme : « une commode, un petit buffet, un appareil photographique, un trépied, deux malles, une sellette, un appareil à gaz butane et divers boîtes et objets » .
Frédéric Montel est décédé dans cette commune le 23 avril 1944 à l’âge de soixante-dix-huit ans et il repose désormais dans le cimetière du village.