Les jolies colonies de vacances
Parmi les documents d'archives illustrant la vie d'une famille tourangelle (AD37 279 J), donnés récemment aux Archives d'Indre-et-Loire figure une correspondance et des photos concernant la colonie de vacances de Batz-sur-Mer où se rendait Germaine Leblois, originaire de Noizay. Celle-ci née en 1914, orpheline de guerre en 1917 devint pupille de la Nation. Le médecin, jugeant sa santé "très délicate" proposa qu'elle soit envoyée en vacances au bord de mer, à la colonie de Batz sur Mer, gérée par l'Office des pupilles de la Nation.







Germaine envoie des nouvelles à sa mère :
Je n’ai pas pu te faire réponse plus tôt, je n’avais pas le temps, hier nous avons fait une grande promenade à pied jusqu’au Croisic. Je suis allée par le train et revenue à pied, nous avions un temps superbe. Dans la colonie, il y a une jeune fille qui a sa sœur à Pen Bron, elle est allée la voir et comme ce n’est pas loin du Croisic, celles qui ont voulu y aller y sont allées. Je n’ai pas cédé ma place à une autre. Comme c’est situé au milieu de la mer, nous avons pris le bateau mais la traversée n’était pas longue, nous avons fait une gentille promenade. Aujourd’hui nous avons beau temps, nous allons partir à la plage. Demain si le temps est le même nous irons à la Baule, mais rien n’est encore ouvert, on ne voit presque personne sur la plage. Je viens de recevoir une carte de Julie et d’Elise qui me donnent des nouvelles. J’ai rempli le mandat que tu m’as envoyé, le reste sera fait à la poste, envoie-le le plus tôt possible. Je suppose que ton nez va mieux et que tu ne trouves pas le temps long. Pour moi, il passe vite, dans 18 jours, je serai à Noizay. Nous allons faire une promenade en autocar ou en bateau mais je ne sais pas quel jour. Je ne vois plus rien à te dire pour aujourd’hui.
Ta fille qui ne t’oublie pas et t’embrasse bien des fois.

Mais les vacances vont bientôt se terminer :
Ma chère Maman
Voici les vacances qui se terminent, nous comptons les jours et bientôt les heures. Lundi matin, à 9h40, nous serons dans le train et vers les 3 heures à Tours mais nous changeons de train à St Pierre-des-Corps car le train va directement à Paris, sans passer à Tours, j’espère te trouver en gare de Tours, peut-être avec Renée car elle m’a écrit et me dit d’aller la voir, quand je serai de retour.
J’espère que ta santé est comme la mienne toujours bonne.
Demain nous allons toutes au Pouliguen, et dimanche, nous serons matinales, pour aller cueillir des œillets maritimes pour une dame de l’office, nous mangerons de bonne heure et ensuite nous irons à la Baule, la journée ne nous semblera pas longue.
Ta fille qui t’embrasse bien des fois et ne t’oublie pas.
Heureusement de retour à la maison, Germaine a gardé en souvenir les cartes postales qu'elle a achetées pendant ses vacances.


