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Le concours national de la Resistance et de la Déportation

Vecteur essentiel de transmission de la mémoire, le Concours national de la Résistance et de la Déportation offre aux élèves l'opportunité d'approfondir leurs connaissances sur des aspects fondamentaux de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale, et de susciter une réflexion civique.

Institué en 1961 par Lucien Paye, ministre de l'Éducation nationale, à la suite d'initiatives d'associations d'anciens résistants et déportés, le Concours national de la Résistance et de la Déportation (CNRD) est un concours scolaire destiné à susciter une réflexion civique chez les élèves en s'appuyant sur l'enseignement de l'histoire de la Résistance et de la Déportation.

Ce travail s'appuie souvent sur des rencontres (anciens résistants et déportés, survivants de la Shoah...), des partenariats (associations mémorielles, fondations, ONACVG, Archives nationales, archives départementales, musées de la Résistance et de la Déportation...) et des visites de lieux de mémoire.

Chaque année, un thème est défini, pouvant faire l'objet d'un véritable travail interdisciplinaire. 

 Le théme choisi pour l'année 2022-2023 concerne 

 L’École et la Résistance.Des jours sombres aux lendemains de la Libération (1940-1945)

Pour illustrer ce thème, les Archives d'Indre-et-Loire vous proposent des ressources à travers le témoignage de Jean Chauvin, un lycéen dans la guerre.  

Ce dossier a été conçu par Caroline Gaume, professeur missionnée pour les activités éducatives auprès des Archives d'Indre-et-Loire .

  

Jean Chauvin :  Un lycéen dans la guerre

Jean Chauvin (1924-2018), fils unique d’un couple d’employés aux chemins de fer, entre au lycée Descartes en classe de 7e en 1934. A l’automne 1939, au moment de la déclaration de guerre, Jean Chauvin a 14 ans et est élève en classe de seconde. Il a pour condisciple Jack Vivier, futur médecin, résistant et historien de la seconde guerre mondiale en Touraine (diapositive D 3).

Du 3 septembre 1939 au 31 décembre 1945 (avec deux ajouts en 1947 et 1948), Jean Chauvin tient un journal de guerre dans lequel il retranscrit les événements locaux comme les étapes du conflit qu’il analyse. Il ajoute à son récit croquis, coupures de presse, tracts et documents (D  4). Il se fait reporter et témoin.

Ses cahiers de lycéen mis en regard avec les fonds administratifs disponibles aux ADIL – Secrétariat à la Jeunesse, Instructions de la Préfecture et de l’Académie, lycée Descartes– peuvent être exploités dans le cadre du thème 2022-2023 du CNRD. Ils révèlent le parcours individuel d’un jeune homme qui s’engage non sans risque dans une résistance intellectuelle et donne à voir, parfois « en creux », la vie d’un lycée pendant le conflit.

 Les extraits sélectionnés sont présentés dans l’ordre chronologique.

Le début de la guerre est marqué par l’adaptation du lycée au conflit : alertes de la DCA, refuge dans les abris et fermeture de l’établissement (D 5 et 6). La retransmission de la demande d’armistice faite par le maréchal Pétain (D7) précède l’entrée des troupes allemandes dans la ville : le proviseur du lycée Descartes fait partie de la délégation qui rencontre les autorités militaires (D8) mais « malgré le dévouement des personnalités les plus en vue de la ville » (page suivante du cahier non reproduite ici), Tours ne sera pas déclarée ville ouverte et subira des bombardements destructeurs.

Jean Chauvin porte un regard très critique et sans retenue sur l’occupation allemande et sur la propagande (D 9 à 14). Sa famille obtient un laisser-passer pour la ligne de démarcation. Il passe plusieurs fois la ligne clandestinement à bicyclette pour poster des lettres en zone libre mais il transporte aussi du courrier notamment celui du colonel Marnet, responsable de la branche militaire du réseau Libé-Nord.

Son journal montre que les lycéens manifestent leur opposition à l’occupation et aux interdits qu’elle entraîne et que les interventions répétées des autorités sont visiblement sans effets (D15 à 20). Jean Chauvin photographie, dessine et collecte en dépit des risques encourus. 

Le regard porté par le jeune homme sur l’État français de Vichy et sur son action politique est de plus en plus dur et engagé (D 42 et 43). Jean Chauvin est choqué par les mesures antisémites décrétées par le gouvernement de collaboration (D 23, 34 et 35) et manifeste clairement son admiration face à l’engagement des résistants (D 21 à 26 ) 

Les extraits relatifs aux enseignants montrent également une résistance morale et intellectuelle dans l’espace de leurs cours malgré les rappels des autorités académiques (D 27, 28 et D 36). La mise en œuvre des mesures imposées par le ministère comme les cours d’action morale ou la rédaction par chaque classe d’un code d’honneur (D 37 à 40) montre un degré fort variable d’adhésion à la propagande de la part des enseignants. La présence de professeurs aux obsèques d’un soldat allemand (dont la mort ne peut être attribuée à un civil français avec certitude) s’explique très probablement par leur statut de notabilités locales (D23).

L’institution scolaire elle-même applique évidemment la politique du gouvernement et n’échappe pas à la propagande nationale : mystique du maréchal (vente de photos, écriture de poèmes, Noël du Maréchal…) mais aussi propagande nataliste et familiale comme en témoigne la « Fête de la famille » à laquelle les lycéens sont contraints de se rendre (D 29 à 33). La jeunesse n’échappe pas non plus à la propagande collaborationniste (D 40 à 42) et au recrutement pour le STO (D46) ou le Service civique rural auquel Jean Chauvin refuse de se soumettre (D53).

Les contingences scolaires ne disparaissent pas avec l’occupation et le retour de l’histoire-géographie à la session 1943 du baccalauréat est autant critiquée que le « très digne ministre de l’Éducation nationale » ! (D 48-49)

La dureté de l’occupation et la multiplication des interdits n’empêchent pas les lycéens de manifester leur adhésion à la résistance : des inscriptions gaullistes sont retrouvées sur les pupitres, ce qui vaut au proviseur du lycée Descartes un séjour en prison. Outre sa libération finalement rapide, l’extrait du 26 mai semble indiquer qu’il n’est pas lui-même favorable à la résistance bien au contraire puisque Chauvin espère que son arrestation aura « changé sa mentalité » (D 50 à 53).

Le 1er juillet 1943, Jean Chauvin obtient son baccalauréat : désormais étudiant en médecine, il poursuit son journal jusqu’à la fin de l’année 1945.

Documents présentés : 

· Fonds Chauvin, 40J, Cahiers : 40J_cahier_1-6. NB : Les cahiers de Jean Chauvin ne sont consultables que par extraits dans ce diaporama.

· Fonds administratifs : 1588 W 3-8

 On peut compléter en consultant l'Exposition réalisée par Les Archives Départementales d’Indre-et-Loire  « Jean Chauvin, un regard tourangeau sur l’histoire » 

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