Ce portail est conçu pour être utilisé sur les navigateurs Chrome, Firefox, Safari et Edge. Pour une expérience optimale, nous vous invitons à utiliser l'un de ces navigateurs.

La Chine au début du XXe siècle : récit d'un tourangeau

 La date du 25 janvier coïncide cette année avec le début du Nouvel An chinois : un prétexte pour vous présenter ces documents familiaux qui retracent le récit d‘un jeune tourangeau. Incorporé dans le corps expéditionnaire français, il est envoyé en Chine pendant la guerre des Boxers, une insurrection nationaliste chinoise menée par la secte des boxers contre les légations étrangères et les missions nationalistes à Pékin (2 novembre 1899 – 7 septembre 1901). 

Jules Riolland est né en 1877 à Chambray-lès-Tours. Il passe le certificat d’études, puis entre à l’Institution Charlemagne à Tours. Après ses études, il revient auprès de ses parents installés au lieu-dit « La Ferranderie », à Chambray, en tant que cultivateur.  

En 1898, il part pour 34 mois de service militaire à Poitiers où il est affecté au groupe détaché du 20e régiment d’Artillerie. En août 1900, il embarque à Marseille, à bord du «Matapan», à destination de Pékin pour un voyage d’une quarantaine de jours.  

Nous conservons la correspondance qu’il a adressée à ses parents et à son frère. Les lettres sont postées de Poitiers, de Marseille, puis de ses escales à Port-Saïd (Egypte), Colombo (Sri Lanka), Takou (Tanggu, Taku en Chine) et Yang Tsun.

C’est à Taku qu’a lieu une bataille importante les 16 et 17 juin 1900 où les navires de l’alliance européenne et du Japon bombardent les forces chinoises retranchées dans les forts de Taku.

Extrait de la première lettre envoyée par Jules Riolland à son départ de Poitiers (1J1547)

Jules Riolland raconte les périples de la navigation. Ses premières lettres sont optimistes, il espère faire bon voyage, puis les jours passant, il décrit l’ennui, l’impatience, les désagréments causés par une mer agitée, la chaleur écrasante lors du passage du canal de Suez...

Lettre à en-tête gravée par un de ses camarades (1J1547)

À son arrivée, il rassure ses parents  : « Comme nouvelles de Chine, elles sont assez bonnes, la tranquillité y règne pour le moment une rixe s’est produite ces jours derniers, les Russes ne connaissant pas l’uniforme des zouaves ont tiré sur ces derniers… [...] au revoir chers parents, je pense que ma lettre vous trouvera dans les mêmes conditions qu’elle me quitte » (…)

Les lettres suivantes sont plus pessimistes :  il se plaint beaucoup d’un « froid terrible » et du confort rudimentaire : « je ne vois guère l’utilité que nous avons dans ce village, si ce n’est de faire brûler les charpentes des maisons ; et comme le bois vient à manquer, de ce moment nous faisons encore mieux, nous déterrons les cercueils qui ne sont pas si difficiles, car la plupart sont sur la terre… »

Enveloppe en papier de Chine rouge (1J1547)

Lorsqu'il n'évoque pas la guerre, il partage ses impressions sur le mode de vie chinois : « il n’y a pas de bons vins que j’aime tant, on y voit du maïs, du sorgho, et du riz ; mais la vigne, il n’y a encore pas, aussi ne connaissent-ils pas le vin ils aiment beaucoup mieux leur eau-de-vie de maïs, moi c’est le contraire »

À son retour du service militaire, il reprend le métier de cultivateur, se marie et fonde une famille de quatre enfants. Mobilisé en 1914, il meurt le 9 octobre de la même année d’une chute de cheval. Son corps est ramené de Sainte-Menehould (Marne) à Chambray où il repose au cimetière communal. 

D’après le texte manuscrit de Béatrice Riolland, qui nous a donné ce fonds et petite nièce de Jules Riolland. Elle est par ailleurs la fille de Pierre Riolland auteur de "Chambray-lès-Tours : Deux siècles d'histoire".   

Ce site utilise des cookies techniques nécessaires à son bon fonctionnement. Ils ne contiennent aucune donnée personnelle et sont exemptés de consentements (Article 82 de la loi Informatique et Libertés).

Vous pouvez consulter les conditions générales d’utilisation sur le lien ci-dessous.

En savoir plus