L'hiver 1985, souvenez-vous...
Depuis quelques décennies, avec l’augmentation progressive des températures, l’hiver est devenu de moins en moins synonyme de froid. Parallèlement, comme les épisodes de froid ont été de moins en moins fréquents et plus courts, le ressenti face aux baisses de température a changé. Désormais, il suffit que la température descende de quelques degrés pour tout de suite l’assimiler à une situation exceptionnelle tandis qu’à l’inverse, la douceur est en passe d’être banalisée, notamment par les médias. Revenons dans les lignes suivantes sur le dernier épisode de froid exceptionnel qui a touché le département.
Il y a trente-sept ans, une vague de froid exceptionnel venue de Sibérie s’est abattue sur la France et la Touraine. Démarrée le 5 janvier 1985, elle s’est prolongée jusqu’au redoux qui a commencé le 19 janvier. Dès le 8 janvier, la Nouvelle République du Centre Ouest annonçait : janvier, le mois du blanc.
La Loire charriait des glaçons tandis que la chasse était interdite pendant dix jours. Les travaux d’aménagement de la place Plumereau à Tours qui devaient commencer ont été reportés de quelques semaines. Dans la nuit du 7 au 8 janvier, le thermomètre est descendu à – 16 degrés, tandis que – 17 degrés étaient enregistrés à Chinon le 17 janvier, des records jamais égalés depuis les premières statistiques départementales disponibles à partir de 1946. !
La dernière vague de froid remontait à janvier 1966, avec – 14 degrés relevés le 20. Pendant le week end du 12 et 13 janvier 1985, des tourangeaux ont pratiqué le ski de fond autour du lac des Rives du Cher.
Les messages d’économie d’énergie ont été relayés par les médias. Les fournisseurs de gaz ont privilégié le transport par rail plutôt que routier, tandis que l’approvisionnement en fuel a été tendu à partir de la deuxième semaine de froid. Le 16 janvier, les habitants de la commune de Faye-la-Vineuse se sont retrouvés sans eau courante à la suite de la rupture d’une canalisation. Par ailleurs, la transformation de l’eau liquide en glace sur la Vienne, a fait craindre un arrêt de la production d’électricité à la centrale nucléaire d’Avoine. Enfin, pour protéger les routes des dégâts provoqués par le passage des véhicules lourds, des barrières de dégel ont été posées à la fin de la période de froid.