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Comment combattre la sécheresse ?

Instruction . 1785. (AD37 C82)

La sécheresse, une question d'actualité déjà au 18ème siècle 

Cet été 2022, les agriculteurs ont connu des difficultés pour la nourriture des bovins avec le manque d'herbe et ont dû entamer les provisions de fourrage, destinées plutôt aux saisons froides.

En 1785, une instruction royale proposait  des moyens de remplacement de la nourriture habituellement donnée aux bêtes d'élevage.

- la liberté de faire paître les bestiaux dans les bois, de cueillir l'herbe qui y croît, d'enlever la glandée

- l'emploi de l'émondage des arbres

- l'extraction des racines nutritives

- la préparation de quelques végétaux

- la récolte de végétaux qu'on néglige ordinairement 

-- l'extension de cultures propres à fournir une nourriture abondante, entre autres, celles de la pomme de terre et des navets , particulièrement ceux connus sous le nom de turneps

- les prairies artificielles

- le fauchage anticipé des prés

- la conservation des jachères en prairies momentanées, à la faveur du maïs

- le chaulage du grain 

- le parcage des moutons et autres bestiaux

Extrait de l'instruction. AD37 C 82

Ces moyens de remplacement ont-ils été efficaces ? 

En 1785, les départements n'existaient pas encore , l'administration territoriale était assurée par l'intendant de la Généralité de Tours qui englobait le Maine, l'Anjou et la Touraine. C'est donc d'Angers que parvient la réponse du subdélégué de l'Intendant , écrite en janvier 1786.

Extrait de la lettre du 18 janvier 1786. AD37 C82

Voici le compte-rendu de l'application des mesures prescrites par l'instruction royale .

" La sécheresse continuelle s'est opposée au succès de la plus part [des moyens] et ils n'ont pas réussi autant qu'il est nécessaire ; le paturage dans les bois, les feuilles de vigne, les pommes de terre et toutes les ressources de cette espèce ont bientôt été épuisées: on a trouvé de la vesse et autres menus grains pour les couper et les donner aux bestiaux mais ce que le cultivateur a cherché le plus généralement à se procurer , ce sont des navets et du chou, on a semé et planté beaucoup plus qu'à l'ordinaire, on a semé des graines de navets du Poitou .

Il résulte de ces observations que ce qu'on peut désirer de mieux pour les bestiaux, c'est que l'hiver ne soit pas trop rigoureux , que surtout , il n'y ait pas de neige et que le printemps soit doux et pluvieux  afin que les herbes poussent de bonne heure. 

En hiver, si le froid n'est pas trop vif et la terre sans neige, on fait sortir tous les jours des étables les animaux pendant quelques heures , ils trouvent à la vérité peu de nourriture dans dans les champs mais il leur est très sain de respirer le grand air et de ne pas rester enfermés longtemps .

Il précise ensuite que les prix des grains risquent d'augmenter et qu'il faudra peut-être avoir recours à des importations de l'étranger pour éviter la disette.

Extrait de l'Instruction de 1785. AD37 C82

Les rédacteurs de cette Instruction espéraient que les moyens envisagés pour remédier au manque de fourrage pourraient servir pour l'avenir. 

" Ce n'est qu'en multipliant les moyens, qu'on peut assurer la subsistance dans tous les cas."

Une évocation de la diversité toujours d'actualité !

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