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Origine
Biographie ou Histoire
L'association Les Trois Vallées du Pays de Racan
L'association "Les Trois Vallées du Pays de Racan" est créée le 31 janvier 1990 pour développer le tourisme rural dans le canton de Neuvy-le-Roi, élargi à des communes limitrophes. Le pays de Racan se situe au nord de la Touraine, entre la vallée de la Loire et la vallée du Loir. Il doit son nom à un poète du 17e siècle, Honorat de Bueil, qui était seigneur de Racan, fief situé à Neuvy-le-Roi. Son territoire s'étend sur les 3 vallées de la Dême, de l'Escotais et du Long. A partir de 1990, l'association met en place des événements musicaux regroupés sous le titre des Bucoliques du Pays de Racan. Elles ont pour objectif général de soutenir le développement touristique du Pays en valorisant par une animation culturelle de qualité les monuments remarquables mais méconnus de ce territoire, en affirmant l'identité de ce Pays à travers des manifestations qui s'adresse à un public local et aux touristes, en faisant connaître grâce à ces événements le Pays de Racan via les médias et autres supports de communication et en mettant en place des activités touristiques productrices de richesses.
Une des premières actions de l'association consiste à créer une maison du Pays de Racan, située dans l'ancienne chapelle Saint-André à Neuvy-le-Roi et destinée à accueillir les visiteurs et promouvoir les richesses et savoir-faire locaux.
En octobre 1991, l'association reçoit le grand prix du développement culturel aux deuxièmes Rencontres du développement local, qui récompense "le primat accordé à la qualité des musiciens, à l'éclectisme raisonné de la programmation et des lieux de concert, à la rigueur de l'organisation matérielle et financière" lors des événements musicaux des Bucoliques. D'autres distinctions suivent : en 1993, le label "Territoire de reconquête" décerné par le ministère de l'Environnement ; en 1996, le Grand prix régional du développement décerné par le Crédit coopératif ; en 2001, un trophée dans le cadre des premières Rencontres européennes des territoires d'accueil.
De 1990 à 2000, l'association organise 11 éditions du festival musical Les Bucoliques du Pays de Racan, 7 éditions du Marché du Pays de Racan à Tours, 4 expositions Artistes en Pays de Racan.
En 2001, l'association connait une période difficile en raison d'un conflit l'opposant au Syndicat mixte du Nord-Ouest de la Touraine, qui décide de mettre fin à sa collaboration et au financement de l'association pour des raisons d'ingérence politique, à un mois des élections municipales de mars 2001.
Après plusieurs assemblées générales et malgré la création d'un comité de soutien, l'association Les Trois Vallées du Pays de Racan est finalement dissoute le 6 mars 2003.
Les principaux acteurs de l'association
Didier Montagné, président de l'association les Trois Vallées du Pays de Racan, directeur artistique des Bucoliques.
Né en 1954 dans le Tarn, marqué par son éducation protestante, Didier Montagné étudie la philosophie à Toulouse, s'intéresse à la poésie et à la musique. Il débute dans l'enseignement et devient principal du collège Racan à Neuvy-le-Roi en 1988. Il met en place des actions de développement sur le territoire en élaborant un projet global : pédagogique, éducatif, culturel et civique. Il met à la disposition de la collectivité les équipements du collège en dehors des heures de cours : accès au réseau internet, au centre de documentation, à la banque de données, à la bibliothèque et lance un programme de formation continue pour adultes : cours d'anglais et d'informatique. Il organise en 1989 les Rencontres sur le tourisme rural. Il ouvre une maison de pays, qui expose des produits locaux. En 1990, il crée et anime le festival de musique "Les Bucoliques du Pays de Racan".
Monique Garré, gestionnaire du collège et trésorière de l'association des Trois Vallées, assure avec efficacité l'organisation pratique, matérielle et financière des Bucoliques.
Jean-Yves Pineau, agent de développement. Informaticien de formation et animateur de tempérament, il est la personne-ressource de l'association des Trois Vallées, de la germination des projets au montage des dossiers et à la participation active des Bucoliques. Il est aussi musicien, interprète du spectacle "Chansons amères et teigneuses", le 19 août 1996, aux caves troglodytiques de l'Auberge de l'Escotais à Saint-Paterne-Racan.
Benoit Déchelle, peintre-illustrateur. A l'issue de ses études à l'École supérieure des arts décoratifs de Strasbourg, dans l'atelier de Claude Lapointe, il est diplômé en 1985. En 1990 il s'installe à Neuvy-le-Roi et va réaliser à partir de 1992 les visuels des Bucoliques. D'abord illustrateur d'ouvrages de jeunesse et graphiste pour différents supports de communication, il s'oriente à partir de 2010 vers les grands formats en peinture. Il a reçu de nombreuses distinctions dans des salons artistiques, notamment plusieurs médailles au Salon des artistes français à Paris.
L'Académie de musique du Pays de Racan (1990-1992)
De 1990 à 1992 est organisée conjointement au festival une Académie de musique (piano, chant, travail corporel) qui peut accueillir une trentaine de stagiaires. Elle est animée par Marie-Paule Siruguet, piano, Thimothy Greacen, baryton, professeurs au Conservatoire de Boulogne Billancourt et par Jessye Leibovici, chorégraphe, et se termine par un concert des stagiaires. En raison de son coût financier, cette académie n'a fonctionné que 3 ans.
"Les Bucoliques du Pays de Racan" (1990-2000)
Créé en 1990, ce festival de musique dont le thème est défini chaque année met en place un parcours esthétique à travers la multiplicité des lieux, l'éclectisme de la programmation et la confrontation des arts (musique, littérature, arts plastiques, cinéma) avec l'ambition d'établir avec le public un partage d'émotions.
Comme le souligne Dominique Saur à l'issue de la 10ème édition dans le journal La Nouvelle République du 24 août 1999 : "On ne consomme pas les Bucoliques, on les goûte et déguste, pour le plaisir, pour le sens, pour connaïtre autre chose justement que la consommation musicale ou alimentaire. C'est aussi l'idée de l'équipe de trente bénévoles qui se donnent sans compter pendant 10 jours (et avant et après). Ce festival hors du commun a un sens car il répond à une demande certaine, celui d'un Pays qui veut vivre dans tous les sens et en toute liberté."
En 1990, la 1ère édition a lieu du 23 août au 2 septembre. 5 concerts sont programmés dans les églises et châteaux du canton de Neuvy-le Roi.
Les années suivantes, un thème va être défini. Il est expliqué et illustré par le texte de présentation écrit par Didier Montagné, directeur artistique, au début du dépliant-programme.
Du 21 août au 1er septembre 1991, "Musiques pour les travaux et les jours". 7 concerts sont donnés dans les églises, complétés par un parcours poétique itinérant dans la campagne au son des chants et d'une harpe celtique.
Du 20 au 30 août 1992, "La musique et les sens". "La musique parce qu'elle utilise des formes immatérielles, parce qu'elle ne s'appuie sur aucun "réel", accomplit un dépassement du monde sensible. Pourtant dès que nous l'entendons, dès que nous sommes immédiatement livrés à son ineffable, nous mesurons combien ce dépassement rassemble toutes les sensations. Et combien, c'est "la chair du monde", intense et comme purifiée, que la musique nous restitue." Didier Montagné.
Aux concerts de musique classique s'ajoutent d'autres types de manifestations artistiques : l'accompagnement musical d'un film muet et "Les siestes blanches", des lectures de textes avec intermèdes musicaux, proposées les jours de concert en fin d'après-midi.
Du 20 août au 4 septembre 1993, "Musiques d'amour". " Un libre parcours esthétique pour entendre simplement résonner en ces multiples espèces, cet unique " désir d'un objet à la mesure de la totalité du désir" dont les mères et les poètes, les amoureux et les troubadours, les amants et les mystiques sont les proies pathétiques et glorieuses. " Didier Montagné.
Aux 5 concerts de musique classique, et aux 7 lectures des Siestes blanches sont associées deux projections de cinéma en plein air : Carmen de Francesco Rosi et Don Giovanni de Joseph Losey.
Du 19 au 28 août 1994, "Musiques de la Nostalgie". "La musique, passion de l'irréversible, chante cette fuite inexorable du présent. Comme pour consoler, elle libère ce parfum impérissable des choses périssables qui est le coeur de la Nostalgie." Didier Montagné.
La présentation du spectacle "Le chant de l'Odyssée " par Bruno de la Salle, qui dure 6 heures, apparaît comme une métaphore de tout parcours humain. Deux spectacles sont donnés dans la Sarthe, à Poncé-sur-le-Loir et à Marçon.
Du 18 au 27 août 1995, "La Musique et les Anges". "Une évocation des multiples visages des anges. La musique, chant de l'imminence, de l'ineffable "frôlement d'ailes de l'impossible" accomplit l'approche de leur difficile domaine. Du souvenir à l'espoir, du tourment à la jubilation enfantine, du combat mémorable à la paix nouvelle, que l'Ange passe et métamorphose." Didier Montagné.
8 concerts, dont un de musique rock et 4 lectures lors des siestes blanches ponctuent cette 6ème édition.
Du 17 au 25 août 1996, "Musiques pour le plaisir". "Pour sceller cette intimité primordiale entre musique et plaisir, les Bucoliques 1996 tenteront donc de proposer des moments forts de délectation car le plaisir ne se fonde que dans la multiplication des choses présentes et ne s'accomplit que dans la simplicité du sensible. Ainsi le plaisir musical s'augmentera de celui des sens, des lieux, des mets, des mots." Didier Montagné.
L'offre s'élargit à de nouvelles formes : un concert-promenade, une installation artistique par Eric Levieux, artiste plasticien, et à de nouveaux lieux : la ferme de Platé, le plan d'eau et la ferme de la Ribondière à Beaumont-la-Ronce, les caves troglodytiques de l'Auberge de l'Escotais à Saint-Paterne-Racan.
Du 15 au 24 août 1997, "Musiques d'exil". "Du royaume des mères, quitté irrémédiablement, à cette terre jamais véritablement habitée, toute notre vie serait exil... Et ici les voix éplorées de ces postures toutes humaines s'exhaleront, d'abord, surtout. Comme si c'était là l'essence secrète de la musique, accordée à la douleur originaire d'exil. Alors sans doute l'exil pourrait devenir royaume, notre royaume." Didier Montagné.
Cette 8ème édition continue à présenter des nouveautés : un village des musiques du monde "Le village des Syrtes" dans le bourg de Neuvy-le-Roi, du land-art avec "l'Oeuvre de paille" de l'artiste plasticien Jean-Pierre Renaud, la production d'un livre-disque : " L'écriture, ça crispe le mou..." de Christian Prigent, et un spectacle musical consacré au flamenco.
Du 14 au 23 août 1998, "Musiques et Silence". "Le silence est cette toile vierge, ce néant originel sur lesquels viennent s'inscrire les bruits de la vie. Et la musique, plus que tout, semblable à la vie, inlassablement mimera et enchantera cette très éphémère aventure entre commencement et fin, apparition et disparition, qui est toute l'histoire du monde. Pour cette neuvième édition , il s'agit de figurer cette double incarnation de musique et silence, d'écouter, élues parmi tant d'autres, leurs espèces d'union, dans le fier silence de midi, dans la paix taciturne des églises la nuit aux villages, sous de grands arbres bruissants, à la lumière d'été. " Didier Montagné.
Deux concerts, interprétés par le pianiste Alexandre Tharaud ont lieu dans le département voisin de la Sarthe dans l'église de Poncé-sur-le-Loir et à la chapelle Sainte-Cécile à Flée. Une installation artistique "Dans le silence des arbres" dans le parc du château de Fontenailles à Louestault abrite dans des cabanes, les musiciens de viole.
Du 12 au 22 août 1999, "Musiques et Liberté". Cette dixième édition se veut comme une affirmation de ce parcours esthétique, forgé au fil des ans. " Ainsi dans la multiplicité espiègle des lieux, le croisement amoureux des arts, la bigarrure de genres, l'éclectisme un peu effronté de la programmation, dans cet espace vivant et métaphorique que constitue au fond un festival, peut-être la liberté où ses fantômes pourra apparaître ? ...Mais d'abord , il y aura la musique, toute entière incarnation de liberté : elle porte avec ses virtuosités le pur pouvoir de commencer ; elle allège l'esprit en donnant des ailes à la pensée ; elle affirme avec allégresse le devenir..." Didier Montagné.
Une nouvelle installation artistique "Les pierres sauvages - Signes architecturaux" est mise en place à l'abbaye de la Clarté Dieu par les architectes Evelyne et Jacques Péré. Les départements voisins accueillent aussi des événements musicaux. Deux concerts sont donnés dans la Sarthe, à la chapelle Sainte-Cécile de Flée, au château du Grand Lucé. Dans le Loir-et-Cher, au manoir de la Possonnière, à Couture-sur-Loir, sont chantées les amours de Ronsard. Cette 10ème édition se termine par un spectacle de cirque, "Et qui libre ?" intégrant d'autres disciplines artistiques : théâtre, danse et musique.
Du 11 au 20 août 2000, "Invitations au voyage". "Cette onzième édition propose au voyageur-spectateur beaucoup de déroutes légères, de surprises douces, de déviations émotives. Ne faut-il pas tenter de lui ravir un peu son identité, déplacer ses repères et le livrer à cet événement de l'autre où le voyage a sa vérité, sa chance ? Une suite de Bach pour violoncelle solo dans une petite gare de campagne désaffectée, du pur fado dans un garage tout blanc, une flûte invoquant un dieu inca dans les senteurs du café en train de se torréfier, des danseurs et des musiques électroniques en pleine nature pour assister au passage du jour à la nuit : voilà parmi d'autres, autant de dérives pour que quelque chose nous arrrive." Didier Montagné.
Des nouveautés sont introduites. C'est par un vrai voyage que débute ce festival : un parcours en train qui débute à la gare de Tours, s'arrête aux gares de Neuillé-Pont-Pierre, Saint-Paterne-Racan, la rotonde de Château-du-Loir, et se termine à l'hôtel de l'Univers à Tours. Lors des haltes Jean-Guihen Queyras joue les suites pour violoncelle de Bach et Philippe Faure, comédien, lit "Voyage autour de ma chambre" écrit en 1794 par Xavier de Maistre. Au petit théâtre de Chemillé-sur-Dême, une lecture au long cours, à la manière d'un feuilleton, avec un épisode par jour, retrace l'aventure du roman "Moby Dick". Après les installations artistiques des années passées, c'est une performance-spectacle de 13 plasticiens, mêlant danses, sons, musiques et lumière, qui clôture à l'étang des Arguillonières, à Neuvy-le-Roi, les 10 jours de spectacle.
Modalités d'entrées
Les archives de l'association Les Trois Vallées du Pays de Racan ont été données le 22 novembre 2023 par Monique Garré, trésorière de l'association, qui en était détentrice. A titre personnel, Monique Garré a également fait don de trois albums photographiques qu'elle avait constitués lors de 3 éditions des Bucoliques (1996, 1997, 1998).
Présentation du contenu
Les archives de l'association Les Trois Vallées du Pays de Racanconcernent uniquement le festival musical intitulé "Les Bucoliques du Pays de Racan".
Elles ont été classées par année de 1990 à 2000. Le pré-classement effectué par Monique Garré, trésorière de l'association, a été conservé et on retrouve la même typologie documentaire à chaque édition annuelle :
Ces documents écrits sont complétés par quelques enregistrements sur cassettes audio ou vidéo qui permettent de garder la trace audible de ce festival de musique.
Documents en relation
Photographies de Jean-Gérard et Monique Potier, studio de l'Escotais, Saint-Paterne-Racan : AD37 79Fi9257-9285
Cote/Cotes extrêmes
Date
Présentation du contenu
Documents séparés
Fichiers numériques : Plages musicales pour la lecture de Proust, Bucoliques 1996 ; Florilège des Bucoliques 2000.
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