W - Ecole maternelle de Channay-sur-Lathan (Indre-et-Loire), 1862-1970

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Date

1862-1970

Localisation physique

AD37 - site de Chambray-lès-Tours

Origine

Ecole maternelle (Channay-sur-Lathan, Indre-et-Loire)

Biographie ou Histoire

Avec l'adoption de la loi Guizot sur l'enseignement en 1833, le Conseil municipal de Channay émet le vœu de créer une école mutuelle avec les communes de Saint-Laurent-du-Lin et de Courcelles. L'année suivante, un premier instituteur est nommé, mais son salaire est semble-t-il pris en charge uniquement par Channay.

En 1840, le Conseil municipal de Saint-Laurent souhaite mettre un terme au rattachement de sa commune à l'école de Lublé, lui préférant celle de Channay. Mais un an plus tard, Saint-Laurent créé sa propre école, mettant ainsi un terme au rapprochement des écoles de ces communes pendant plus d'un siècle.

En 1846, le Conseil municipal de Channay souhaite investir durablement dans l'éducation des enfants de la commune et prévoit l'achat d'une maison. Le projet n'aboutissant pas, une mairie-école est construite. La réception des travaux a lieu en 1859. Dès 1861, la municipalité décide de modifier le bâtiment : « [le maire] expose que la commune possède une maison d'école dans les conditions voulues pour séparer complètement les filles d'avec les garçons ». L'épouse de l'instituteur est nommée directrice de la nouvelle école. Sur 140 francs d'aide de l'Etat pour meubler le nouvel établissement, 19 sont consacrés à l'achat du buste de l'impératrice, de croix en argent et d'un crucifix. Lors de la première année, 30 filles sont inscrites sur les registres matricules en début d'année civile.

Alors qu'ordinairement il y avait une à deux inscriptions à l'école des filles au mois d'octobre, il y en a 10 en 1870. La région, qui n'est pas encore occupée par l'armée prussienne, reçoit-elle des réfugiés ?

L'intérêt de la municipalité pour l'éduction est manifeste. Dès 1866, elle autorise la création de « classes du soir pour les adultes des deux sexes ». 10 ans après leur mise en place, elles sont suivies par 18 « jeunes ». Jusqu'en 1938, les instituteurs continueront à faire des heures supplémentaires pour poursuivre l'enseignement des adultes.

Précurseur, le Conseil municipal de Channay vote en 1876 la gratuité totale de l'école des filles : « M. le Maire (Hubé René) expose au Conseil que malgré l'étendue que l'on donne chaque année à la liste de gratuité pour l'école communale de filles, il reste encore un certain nombre d'enfants qui sont privés d'instruction soit par la gêne qui règne dans le plus grand nombre des familles, soit peut-être aussi par un peu d'indifférence de la part de ces familles qui préfèrent faire des sacrifices pour leurs garçons bien souvent au détriment de l'éducation de leurs petites filles ». Cette mesure généreuse n'est pas appréciée par tous les habitants, notamment par les autorités religieuses. Elles ont peur du devenir de l'école de la congrégation, La maison des sœurs de Saint Martin, qui scolarise une partie des filles de la commune.

Les effets de la gratuité sont reconnus suffisamment positifs pour qu'elle soit appliquée aux deux écoles communales en 1878. L'effectif de l'école des filles évolue de 34 élèves en 1876 à 40 en 1877, puis à 50 en 1879.

Cette volonté d'enseignement universel s'inscrit également dans les luttes religieuses de la fin du XIXème siècle, avec le soutien fervent de l'Inspecteur d'académie. En 1881, il soutient la création d'un asile, une classe pour les plus jeunes enfants « pour empêcher l'école libre de filles, rivale de son école communale, de lui enlever la plus part de ses élèves par l'ouverture imminente d'une salle d'asile libre ». L'établissement de l'école maternelle met un terme au projet de création d'une école de hameau au « bois de la Croix ».

En 1887, les effectifs des écoles sont de 49 garçons, 54 filles et 64 élèves en classe enfantine. Cette dernière perd son statut d'école à part entière pour devenir une classe enfantine annexée à l'école de filles.

La municipalité investit également dans le matériel pédagogique. En 1880, le Conseil municipal vote pour 10 francs l'acquisition de livres pour la bibliothèque scolaire et demande à l'Etat une concession gratuite d'ouvrages. Elle ne possède plus que 83 ouvrages « qui ont été déjà lus bien des fois par les habitants auxquels ils n'offrent plus aucun intérêt ». En 1889, il vote de nouveau pour l'achat de livres, mais à remettre aux élèves comme prix scolaires.

En 1917, il y a 90 élèves dans les deux classes de l'école des filles (avec la classe enfantine mixte). Le déficit des naissances de l'entre-deux-guerres se remarque particulièrement en 1923, date à laquelle les élèves ne sont plus que 50. C'est peut-être cette baisse des effectifs qui permet aux enseignants la mise en place d'une classe supérieure, qui est fréquentée en 1924 par 15 jeunes filles.

Bien que les termes d'école de garçons et d'école de filles soient utilisés en 1926, les établissements sont mixtes. L'école des filles accueille 70 élèves dans ses deux classes, du niveau des petits jusqu'à l'élémentaire.

Pendant la guerre, des réfugiés augmentent les effectifs ; une dizaine à l'école des garçons durant l'année scolaire 1943-1944 sur 82 élèves dans la classe.

Le bâtiment paraît alors insalubre. En 1951, la classe est faite dans la salle des fêtes. Cette situation dure jusqu'à la réhabilitation du bâtiment en 1958, avec la construction de trois logements de fonction et une salle d'enseignement ménager. Les trois classes accueillent 109 élèves.

En 1965, une cantine scolaire est créée et une quatrième classe ouverte. Lors de la rentrée 1969, il semble qu'administrativement la fusion des deux écoles soit adoptée. L'école est officiellement mixte à quatre classes où se répartissent 117 élèves. L'année suivante, les enseignants décident l'abandon de l'utilisation des porte-plumes et leur remplacement par des stylos à billes qui seront fournis par l'école.

Actuellement, l'école accueille 70 élèves des petites sections aux CP. Elle est en regroupement pédagogique (RPI) avec les communes de Saint-Laurent-du-Lin, Rillé et Courcelles-de-Touraine.

Documents en relation

Sources complémentaires aux Archives départementales :

- T 1215 (cote provisoire, écoles primaires, classement par commune)

- 2168W (versement de l'école élémentaire de Rillé)

- 2243W (versement de l'école élémentaire de Courcelles-de-Touraine)

- 2O/055/36-38, 63 (cotes provisoires, Fonds de la préfecture, Service de l'administration communale)

- 77W384 (versement des services de la préfecture chargés du contrôle des collectivités locales, aménagement et travaux de bâtiments publics)

- 128W64 (Fonds du patrimoine immobilier départemental, bâtiments de l'enseignement)

Prix scolaire : liste des lauréats.

Cote/Cotes extrêmes

2244W11 (Cote)

Date

1889-1930

Présentation du contenu

Pour les années scolaires 1889-1890 et 1929-1930