Dès 1792, une école publique est mentionnée dans les archives de la commune de Bléré à l'occasion du versement d'un salaire à un enseignant. Désigné sous le titre d'instituteur municipal en 1793, il fait classe à 54 élèves (33 garçons et filles âgés de 11 et 12 ans et 21 élèves plus âgés, peut-être adultes).

Le 23 prairial de l'an II de la République (mai 1794), le conseil révolutionnaire autorise l'instituteur et l'institutrice à poursuivre leurs fonctions.

En 1832, la municipalité fait édifier un premier bâtiment, une école d'enseignement mutuel. Dès l'année suivante un projet d'agrandissement est imaginé. En application de la loi Guizot sur l'enseignement, l'école de Bléré reçoit également des enfants des communes voisines de La Croix-en-Touraine et de Dierre. En 1837, l'école accueille 160 élèves l'hiver (dont 62 filles), encadrés par 2 instituteurs et 3 institutrices.

L'installation de nouvelles écoles libres et mais aussi publiques dans les communes limitrophes se fera au détriment de celle de Bléré. En 1848, il n'y a plus qu'un seul instituteur communal, et il est d'ailleurs remercié par la municipalité : elle le trouve trop politisé durant cette année révolutionnaire. En 1850, son successeur a semble-t-il une classe de 119 élèves - des garçons uniquement car apparemment les filles sont scolarisées dans l'une des écoles libres de la ville.

En 1853, une salle d'asile est aménagée pour les petits enfants et dirigée par une directrice laïque. La municipalité l'installe dans des locaux plus adaptés dès 1855. Mais l'enseignante ne paraît pas donner toute satisfaction à tous les élus de la commune car ceux-ci souhaitent fermer l'établissement. En 1860, le préfet écrit au maire : « l'entretien des salles d'asile n'est point une dépense obligatoire, cependant leur utilité est si bien reconnue surtout pour les localités d'une certaine importance que le département et l'Etat n'hésitent pas à s'imposer des sacrifices considérables en faveur des écoles de première enfance ». La salle d'asile est reprise par des religieuses en 1860.

Le bâtiment, d'abord loué, est acquis en 1882 par la municipalité, qui y fait des travaux d'agrandissement pour accueillir 60 enfants de 2 à 7 ans sur les 110 que compte la commune. Bléré dispose également de deux écoles libres, pour les garçons et les filles.

En 1909, l'Inspecteur d'académie demande l'achat de tables pour la deuxième classe « car les enfants sont obligés de tenir sur leurs genoux leurs ardoises pour écrire », ainsi que la pose d'un grillage protecteur autour du poêle installé dans le préau couvert.

En 1910, l'école est transformée en logements de fonction. Une nouvelle école de deux classes est construite à proximité pour 129 enfants. Le projet a été soutenu par le sénateur Charles Bidault qui est intervenu directement auprès du ministre de l'Instruction publique.

Durant la « Drôle de guerre » en 1939-1940, l'école accueille 11 enfants réfugiés. Huit autres sont scolarisés quelques jours durant la période de l'exode en mai-juin 1940 et une vingtaine de l'automne 1940 jusqu'en 1945.

En 1953, l'école accueille 125 élèves répartis en deux classes et la commune compte par ailleurs une école libre.

En 1957, une troisième classe est aménagée à la place de l'ancienne salle de jeux et des vestiaires. Une grande salle de jeux est construite. Une quatrième classe est construite en 1975.

En 2021, l'école maternelle compte 114 élèves répartis en 5 classes.

Document pris en charge dans l'établissement le 31 novembre 2021

Sources complémentaires

Aux Archives départementales d'Indre-et-Loire :

- T 1144 : cote provisoire, écoles primaires, classement par commune, Bléré

- EDEP027/4M4 et 1R29-30 : Fonds de la commune de Bléré, bâtiments, enseignement, œuvres périscolaires

- 2O/027/14 : cotes provisoires, Fonds de la préfecture, Service de l'administration communale, Bléré

- 128W51, 1007W33 : fonds du patrimoine immobilier départemental, bâtiments de l'enseignement)

- 2236W : fonds de l'école élémentaire Honoré de Balzac, à Bléré