Durant de nombreux décennies, les affaires scolaires ont fait l'objet de nombres différends entre la municipalité de Betz-le-Château et les autorités préfectorales et académiques.

En 1833, après l'adoption de la loi Guizot sur l'enseignement, le Conseil municipal refuse la création d'une école. Un instituteur est néanmoins nommé à titre provisoire en 1836. Afin d'aménager les locaux scolaires, qui sont alors loués, la municipalité fait l'acquisition en 1841, d'une pendule, d'un poêle et de 4 tables et bancs.

En 1850, malgré la loi Falloux faisant obligation aux communes de plus de 800 habitants de créer une école de filles, Betz-le-Château, commune de 1400 habitants, obtient de l'inspecteur d'académie l'autorisation de surseoir à cet établissement.

En 1851, la Conseil municipal fait l'acquisition d'un bâtiment pour y établir mairie et école. Les travaux sont terminés en 1853 et le bâtiment sera surélevé d'un étage en en 1861.

Le curé de la paroisse fait une demande de secours auprès de l'Impératrice Eugénie pour la création d'une école de filles. Il décide de louer un bâtiment à la commune en 1864 pour y ouvrir finalement une école de filles. En 1866, la municipalité vote un traitement pour la religieuse qui dirigera l'école. Les archives laissent penser qu'elle a pu être remplacée par une institutrice laïque dès 1873.

Le bâtiment est finalement racheté par en 1876 par la commune, qui y entreprend des travaux. Le chantier prenant du retard, le secrétaire d'Etat au budget et député de Loches Daniel Wilson s'en inquiète auprès du sous-préfet en 1880. Les travaux ne s'achèveront qu'1884.

En 1882, une école est créée au hameau de la Bournaichère pour accueillir 28 élèves.

En 1883, le Conseil municipal est en conflit avec l'instituteur et lui retire une indemnité annuelle et facultative. L'enseignant fait appel au député Daniel Wilson, qui plaide sa cause auprès du préfet et celui-ci intervient auprès du maire pour que l'indemnité soit maintenue.

En 1885, on dénombre dans la commune de Betz-le-Château 126 garçons et 83 filles soumis à l'obligation scolaire mais seuls 97 garçons et 57 filles fréquentent l'école publique : 68 garçons et 56 filles à Betz, 28 enfants au hameau de la Bournaichère, et 8 à Saint-Flovier et Saint-Senoch. L'inspecteur d'académie demande à la commune de créer deux postes, l'un d'instituteur adjoint et l'autre d'institutrice adjointe mais le projet est repoussé. En 1887, afin d'obliger la municipalité à obtempérer à sa demande, l'inspecteur d'académie impose aux instituteurs de limiter les inscriptions à 60 élèves à l'école des garçons, 33 à l'école de hameau et 55 à l'école des filles, alors que la commune a 201 enfants d'âge scolaire.

L'école du hameau de la Bournaichère ferme pourtant ses portes dès 1894. Les réticences de la municipalité à créer de nouveaux postes peuvent s'expliquer par la présence dans la commune de deux écoles congrégationnistes, élémentaire et maternelle. En 1903, la loi sur les congrégations religieuses impose leur fermeture mais elles sont rouvertes immédiatement avec le statut d'école libre tenue par des laïcs, tout en conservant leurs effectifs.

Afin d'amoindrir la concurrence de l'école libre, l'Inspecteur d'académie crée un poste d'adjointe pour une classe enfantine en 1903 - demande déjà formulée par la commune en 1892.

En 1913, l'inspecteur d'académie demande au préfet de faire pression sur la municipalité afin de créer une seconde classe de garçons car l'instituteur enseigne à 70 élèves. Un projet de construction d'une mairie et d'un groupe scolaire est établi l'année suivante mais la guerre empêche sa réalisation.

La deuxième classe de garçons est aménagée en 1921, mais dans une petite pièce de l'école des filles.

En 1934 L'inspecteur d'académie se plaint de nouveau au préfet : « des deux locaux utilisés par l'école des garçons, l'un est insalubre, l'autre dans un tel état de vétusté qu'il présente de nombreux et graves dangers. Aucune réparation ne peut pallier cet état de fait, seule une reconstruction de l'école peut donner satisfaction& en raison de la carence de la municipalité& entamer la procédure de construction d'office d'une école de garçons à deux classes ».

En 1938, le cabinet d'architectes Lhéritier de Chezelles réceptionne les travaux de la   nouvelle école de garçons (deux classes), dont il a conduit la construction à l'emplacement de l'ancienne.

En 1954, l'école de garçons accueille 82 élèves, mais l'école des filles 16 seulement. A l'école libre, il y a 99 élèves dont 27 de moins de 6 ans.

En 1960, l'école des garçons est dotée d'une troisième classe mais, le bâtiment étant trop petit pour l'accueillir, elle sera installée à l'école de filles. Les travaux sont de nouveau supervisés par le cabinet Lhéritier de Chezelles.

En 2018, l'école de Betz-le-Château scolarise 35 élèves en deux classes de grande section - CE1 et une classe de CP. L'école est en regroupement pédagogique intercommunal (RPI) avec les communes de Verneuil-sur-Indre et de Saint-Senoch.

Aux Archives départementales :

- T 1179 (cote provisoire, écoles primaires, classement par commune)

- 2 O /026/32-37 (cotes provisoires, Fonds de la préfecture, Service de l'administration communale)

- 128W50 (Fonds du patrimoine immobilier départemental, bâtiments de l'enseignement)

- 2319W, fonds de l'école élémentaire de Verneuil-sur-Indre

- 2315W, fonds d'école maternelle de Saint-Senoch