Documents recueillis à l'école normale de filles de Saint-Symphorien, avant-dernier refuge de la Kommandantur 788 de Tours (on sait que le dernier refuge, avant et après l'évacuation de Tours le 1er septembre 1944, fut celui de Chambray où aucun papier ne fut emporté).
Le 6 septembre 1944, je puis voir dans une pièce du 1er étage de l'école normale de filles d'importants rayonnages encore en place ; quelques reliures électriques étaient encore sur rayons : celles que les Allemands jugeaient d'un contenu inoffensif ; d'autres étaient par terre, dépouillées de leur contenu, et ce contenu avait été brûlé dans la cour, comme il me fut confirmé plus tard. D'autres liasses, enfin, non abritées dans des reliures électriques, jonchaient le sol.
L'école normale de filles est restée depuis inoccupée et surveillée par son concierge. Les archives ont été descendues dans un hangar. Faute de moyens de transport je n'ai pu en prendre possession que le 14 mars 1945. Je n'ai remarqué aucune déprédation. Il est possible seulement que ces archives aient été maintenues quelques temps à Saint-Symphorien en attendant que le comité de libération ou un organisme judiciaire ait pu enlever ce qui l'intéressait (en particulier les dossiers sur les juifs dont on m'avait parlé à la préfecture).
La liste qui suit reproduit une liste faite par les Allemands dont nous avons trouvé un fragment acéphale collé sur carton recto verso, et dactylographié. Les mêmes inscriptions se retrouvent sur les chemises vides ou pleines. Mais nos reliures ou chemises commencent au n°110 et notre liste ne commence qu'au n°120.
La liste complète, qui commence au n°100, a été retrouvée par la suite. Elle est d'accord avec ce que nous possédons et commence bien au n°100. Les manquants sont pointés en rouge (voyez 15ZA24, articles "archives").
Nous avons étiqueté toutes les reliures "Kommandantur Saint-Symphorien" en leur donnant une nouvelle numérotation continue en rouge et en indiquant les manquants dans la numérotation ancienne.