Dominique Morche (1954-2004) 

Né à Tours, le 24 mai 1954, Dominique Morche étudie en Indre-et-Loire et suit de 1970 à 1973 les cours de l'école privée d'arts graphiques René Brassart, créée à Tours en 1949. En juin 1973, il obtient à Tours le CAP de dessinateur d'Art, mention publicité (Examen délivré par la Chambre de commerce de Strasbourg). Comme il figure parmi les meilleurs élèves, il est placé par l'école Brassart, en juillet 1973, dans l'agence de publicité Publi-Croizet, située à Clermont-Ferrand.

En 1974, il effectue son service militaire (1 an) comme sous-officier au 9ème régiment de parachutiste à Toulouse puis reprend de 1975 à 1978 son activité de dessinateur dans l'agence Publi-Croizet. Il y crée le logo de la station du Mont-Dore, une affiche pour la station thermale de Chatel-Guyon , placée régulièrement, jusqu'en 1983, dans le métro à Paris. Il conçoit, à l'aérographe, dont il était le spécialiste à l'agence Publi-Croizet, des dessins concernant « l'Auvergne thermale » et de nombreux dépliants touristiques.En 1979, il revient en Touraine, il est employé comme dessinateur pour le journal « La Nouvelle République » jusqu'en 1982.

Pour ne pas rester inactif, il décide de se consacrer à l'héraldique et grâce aux conseils de l'abbé Michel Bourderioux, curé de Loché-sur-Indrois et conservateur des antiquités et objet d'art, pour le département d'Indre-et-Loire, il commence à créer des blasons pour les communes d'Indre-et-Loire : Azay-sur-Cher et Veigné dès 1979, Saint-Martin-le-Beau et Ballan-Miré en 1980. Il conçoit en tout, une trentaine de blasons et en redessine certains comme ceux de Ferrière-sur- Beaulieu, Joué-les-Tours, Nazelles-Négron, Reugny, Truyes, Veretz.

En 1984, il s'inscrit à la Maison des Artistes comme artiste-auteur et mène une carrière d'artiste indépendant.

En 1985, il participe au concours d'héraldique organisé par l'association la Maintenance héraldique de France et reçoit le 3ème prix, suivi en 1986 du titre de maître-es-arts, pour la rédaction de son mémoire sur l'héraldique municipale de Touraine. De plus en plus actif dans l'association, il organise en 1987, une exposition sur l'héraldique au château d'Amboise dans le cadre du Millénaire des Capétiens.

En 1989, il est élu secrétaire général de la Maintenance héraldique de France, dont le siège social est transféré en Indre-et-Loire (Amboise, puis Tours, puis Montlouis-sur-Loire).

En 1989, il épouse Anne Debal, conservatrice du patrimoine. De cette union, naîtront 3 enfants : Gabrielle, 14 juillet 1989 ; Arthur, 27 septembre 1993 ; Diane, 2 août 1997.

En 1990, il adhère à une association caritative : l'ordre hospitalier et militaire de Saint-Lazare de Jérusalem, qui se consacre particulièrement à l'aide médicale dans les pays défavorisés. Il y est reçu comme chevalier en septembre 1990 à l'abbaye de Fontgombault. Il effectue en 1991 et 1992, au moment des conflits entre la Bosnie et la Croatie, trois voyages humanitaires en Croatie, pour apporter des médicaments à l'hôpital de Zagreb. 

De 1990 à 2004, il se consacre uniquement à l'héraldique comme secrétaire de la Maintenance héraldique de France, veillant particulièrement au respect des règles de l'héraldique dans l'enregistrement des armoiries et comme artiste, en créant et dessinant les blasons pour les particuliers.

Atteint d'un cancer, il meurt le 4 décembre 2004, âgé de 50 ans.

L'association Maintenance Héraldique de France

L'association Maintenance Héraldique de France a été créé le 5 mai 1930. Elle fait l'objet d'une déclaration à la préfecture de la Gironde le 21 août 1964 (Publication au J.O du 30 août 1964) sous l'intitulé : Centre d'études et de documentation, maintenance héraldique de France. Son but est la propagation du goût et de l'étude de la science et de l'art héraldiques et de leurs applications : numismatique, sphragistique (sigillographie), ex-libris, marques corporatives et familiales, Son siège est à Bordeaux, lieu de résidence de son président : Louis de Cartin de Saint-Léger.

En 1989 a lieu un changement important : l'association prend le nom de Maintenance Héraldique de France (Institut des sciences auxiliaires de l'histoire). Son président est le prince Henri d'Orléans, comte de Paris. Son siège social est au château d'Amboise, L'héraldiste Dominique Morche en devient secrétaire général. L'association est déclarée à la Préfecture d'Indre-et-Loire le 23 mai 1989 (Publication au J.O du 14 juin 1989). Son but reste identique à celui de 1964.

En 1991, suite à la démission du comte de Paris comme président, à qui l'on a fait craindre une implication juridique de son nom dans les brevets d'enregistrement, le siège social est transféré à Tours, 36bis rue Bugeaud, au domicile du secrétaire général Dominique Morche et un nouveau président est élu : le colonel Jean Boutin, ancien conseiller municipal à Amboise, remplacé en 1994 par Yves Guibert, avocat au barreau de Tours.

En 1995, le siège social est transféré à Montlouis-sur-Loire, 14 rue de Bodet, au nouveau domicile du secrétaire général Dominique Morche. L'association est active jusqu'en 2004, date du décès du secrétaire général Dominique Morche. Un nouveau bureau est élu en 2006, sous la présidence d'Yves Guibert, avocat au barreau de Tours mais faute de compétences héraldiques, l'association ne peut poursuivre ses activités, et va être dissoute en 2022.

L'association a concentré son activité sur l'héraldique en réalisant une publication annuelle, en organisant des concours d'héraldique mais surtout elle proposait l'enregistrement d'armoiries à l'Armorial de la Maintenance héraldique de France. Ces enregistrements ne représentaient pas une reconnaissance officielle mais une délivrance d'attestations permettant de vérifier l'exactitude des armoiries aux règles héraldiques et leur conservation dans les archives de l'association.

Le sceau de l'association est représenté par un écu ovale, dont le meuble principal est un coq hardi accompagné de 3 fleurs de lys et de 3 abeilles, en orle, avec la devise « Gallia Scientiae Artiumque Libertatem Defendit » et en exergue « Sceau de la Maintenance héraldique de France. » - « A chacun de plein droit ».

Ce fonds s'articule en 2 sous-fonds :

Un premier sous-fonds consacré à l'activité professionnelle de Dominique Morche, graphiste- héraldiste, présentant ses créations graphiques réalisées pour des particuliers et pour les communes.

Un deuxième sous-fonds consacré à l'association  Maintenance Héraldique de France, à sa période tourangelle (1989-2006) en raison de son siège social en Touraine et à l'activité du secrétaire général Dominique Morche, Il ne subsiste d'ailleurs que très peu d'archives antérieures à 1989 : 2 documents, l'un de 1941 et 1943 et les 3 déclarations à la préfecture de Gironde de 1964, 1981 et 1985.

Intérêt du fonds

Alors que l'héraldique est d'habitude associée aux périodes plus anciennes (du Moyen-Age au 19ème siècle), ce fonds met en avant l'utilisation de l'héraldique dans la seconde moitié du 20ème siècle.

Pour les particuliers, la possession d'un blason, apparaît souvent comme l'aboutissement d'une recherche généalogique, pour traduire de manière graphique son patronyme et son histoire personnelle. Le blason de la famille May en est un parfait exemple. L'ensemble des 500 enregistrements d'armoiries rassemble ainsi un corpus intéressant à analyser.

La création de blasons communaux, permet de voir la démarche réalisée par Dominique Morche, qui à partir des recherches sur l'histoire de la commune va choisir les éléments graphiques qui la représentent le mieux et les intégrer dans une composition héraldique aux règles imposées de couleur et de disposition. Ce travail de recherche historique et graphique est particulièrement illustrée dans le blason de Sonzay.

Ce fonds a aussi un intérêt iconographique, par les nombreuses illustrations de blasons qui composent ces dossiers, la variété et parfois l'originalité de certains motifs.