E-dépôt 091 - Commune de La Croix-en-Touraine - Archives déposées (1695-1981)

Déplier tous les niveaux

Cote/Cotes extrêmes

EDEP091 (Cote)

Date

1695-1981

Localisation physique

AD37 - site de Chambray-lès-Tours

Modalités d'entrées

Dépôts du 4 juillet 1996 et du 9 septembre 2023

Lavoir et abreuvoir, construction, aménagement : procès-verbaux d'expertise, devis, plans.

Cote/Cotes extrêmes

EDEP091/M1 (Cote)

Date

1856-1919

Biographie ou Histoire

Le lavoir de la fontaine de l'Ormeau

 

Le plan aquarellé et le devis conservés dans les archives de la commune de La Croix-en-Touraine sous la cote EDEP091/M1 ne sont pas datés mais on peut y remédier grâce aux archives de la préfecture d'Indre-et-Loire. Un dossier de 1827 conservé sous la cote 2O/091/35 permet de reconstituer en partie l'histoire de ce lavoir et notamment de dater ce plan et le devis qui l'accompagne.

 

On y apprend en effet que les travaux représentés sur le plan ont eu lieu vers 1821, du temps du maire Dufresse - probablement Joseph Auguste du Fraisse, installé à la mairie de La Croix le 19 août 1821 (EDEP091/D2, registre des délibérations du conseil municipal). Celui-ci était propriétaire du domaine de la Gaillardière, tout proche de la fontaine. Les documents de 1827 précisent que la dépense consentie par la commune six ans plus tôt n'avait pas reçu la validation de la préfecture. La consultation de la comptabilité communale (budgets et comptes) ne permet pas d'en savoir davantage.

 

Il est à noter qu'aucune délibération n'a été consignée dans le registre entre le 28 novembre 1819 et le 29 avril 1821. Est-ce le signe que des tensions étaient survenues dans l'équipe municipale pendant cet intervalle ?

 

En mai 1827, le conseil municipal, dirigé par un nouveau maire, vote une dépense de 200 francs pour achever le paiement des dépenses de construction et de réparation six ans plus tôt. Le maire les a justifiées par le fait que ces réparations avaient été « urgentes et que cette fontaine est d'un grand secours pour la commune, puisque [l'abreuvoir] sert à abreuver les bestiaux de trois ou quatre villages et de lavoir à presque toute la commune, que l'ouvrier que l'on a mis en œuvre n'a pas été payé ni de sa main dœuvre, ni des fournitures qu'il a faites, qu'il n'est pas riche et est père de quatre enfants en bas âge » (lettre du 21 juin de Lorin de la Croix, maire, au sous-préfet). Malgré quelques cafouillages dans les formalités, le préfet autorise cette dépense à la fin du mois de novembre suivant par le biais d'une imposition extraordinaire prise sur le budget de l'année 1828. Quant au maître maçon Sylvain Bory (ou Boury), il obtient le paiement complet en deux fois de la somme qui lui est due, la moitié en août 1828 et le reste en juin 1829.

 

En 1861, de nouveaux travaux sont exécutés sur cette installation désormais trop petite et délabrée. Le lieu n'est alors plus dénommé fontaine de l'Ormeau mais fontaine de la Gaillardière.

 

 

Présentation du contenu

Sur le plan aquarellé, un moulinet est représenté à l'entrée du lavoir, sans doute était-il destiné à empêcher les vaches de pénétrer dans l'enclos du lavoir. Le document associé au plan intitulé "Estimation des dépenses à faire à la fontaine de l'Ormeau, commune de la Croix, pour y pratiquer un lavoir et un abreuvoir publics" indique page 2 :

 

« La porte de 4 pieds de largeur sera fermée qu'avec un moulinet, composé d'un poteau de 4 pieds 6 pouces de longueur et 1 pied de diamètre dont 2 pieds 6 pouces resteront bruts afin de céler cette partie dans la fondation faite dans la largeur de la porte ; les croisillons auront 3 pieds et de longueur sur 6 pouces d'écarissage, sans aubier (le tout en chêne et fait à la béguigne) et arrête sur le poteau avec un boulon à tête, laquelle tête aura 2 pouces de diamètre et le corps du boulon d'un pouce de grosseur et 15 pouces de longueur, arrêté dans le poteau une forte clavette à tête et pointe perdue, estimé 17 [francs] ». Des bornes ou « bouteroux » en pierres dures d'Athée « de bonne qualité » seront posées vers l'extérieur, aux quatre angles situés du côté du chemin, pour protéger les murs des voitures à cheval.

 

Avant son abolition en France à la fin de l'année 1799, le pied de roi mesurait environ 32.5 cm. Le pouce, qui correspondait à un douzième de pied, mesurait environ 2.7 cm.

D'après Marcel Lachiver, Dictionnaire du monde rural. Les mots du passé, Fayard (éd.), Paris, 1997, p. 208, la besaiguë, mentionnée dans le document, est un outil de charpentier à court manche central taillant par les deux bouts, un en bec-d'âne, l'autre en ciseau, pour creuser les mortaises dans les poutres.

 

Documents en relation

Aux Archives d'Indre-et-Loire :

Fonds de la préfecture, contrôle de légalité des actes de la commune de La Croix-en-Touraine : 2O/091/35 Lavoir, abreuvoir, fontaine, moulin à vent, pont (an XIII-1922).