Cleophas Sieklucki, né le 25 septembre 1807, est un aristocrate polonais, issu d'une famille de propriétaires terriens résidant près de Wilno (Vilnius, en Lituanie, pays alors annexé à l'Empire russe depuis 1795). En 1830-1831, il participe en tant qu'officier militaire aux soulèvements contre la tutelle russe (le tsar Nicolas 1er de Russie) sur le Royaume de Pologne et la Lituanie (« Insurrection de Novembre » du Royaume de Pologne, et, parallèlement, insurrection à Wilno, alors fief du nationalisme polonais et lituanien). Après l'échec de la révolte et la répression qui s'ensuit, des milliers d'insurgés sont contraint à l'exil, c'est le début de la « Grande émigration » (exode massif des polonais). Beaucoup de ces réfugiés politiques trouvent asile en France, alors très favorable à leur cause, dans le sillage de la Monarchie de Juillet. Dans les premières années, l'État leur accorde une petite pension.

Cleophas Sieklucki traverse la Prusse et arrive à Dantzig (actuelle Gdansk, alors prussienne) où il est emprisonné, puis libéré. Il embarque sur un bateau qui le conduira au Havre, en aout 1832. Après être passé par Châteauroux, puis Châtellerault, il arrive à Richelieu en avril 1834 et s'y installe durablement. Il y retrouvera deux de ses amis polonais, exilés en même temps que lui, Joseph Adamovitch et Valerian Tabortowski, et qui, comme lui, vont chacun épouser une richelaise.

Sans fortune, et malgré les subsides accordés par la France en tant qu'étranger polonais, Cleophas Sieklucki connaît des débuts difficiles en Indre-et-Loire. Il peine à nourrir sa famille : sa femme Adelle Clémentine Herbault épousée à Richelieu en 1838, et son second fils Ernest, né à Naintré (Vienne) le 18 novembre 1841 (son premier fils Cleophas Auguste, né le 30 juillet 1839 à Richelieu, étant mort en bas âge). En 1842, il dit être dans la misère, s'être voué au travail de fabrication du sucre indigène, et y avoir perdu la santé. L'exploitation sucrière ayant fermé, Il trouve un emploi de garçon de recette et commissions pour un négociant de Chinon.

En 1844, il est autorisé à transférer sa résidence dans la commune de La Chapelle-Blanche-Saint-Martin, où il va servir, pendant 20 ans, comme régisseur du château de Grillemont.

Il décède le 11 juillet 1886 à Richelieu.

Son second fils, Ernest (1841-1902), sera notaire dans la Vienne à Cernay, puis juge de paix à Sainte-Maure-de-Touraine.

Don du 22 avril 2025

Environ 240 lettres reçues ou brouillons de lettres envoyées, dont une grande partie en langue polonaise.

Le classement chronologique réalisé par les descendants après traduction des lettres, a été conservé, ainsi que les numéros qu'ils ont attribués à chacune, pour matérialiser cet ordre.

Ce classement n'est pas strictement chronologique, car certains brouillons de lettres envoyées peuvent figurer sur un même document, alors qu'ils ont des dates éloignées.

Fonds non classé, contactez les Archives départementales.

Se référer au règlement des Archives départementales d'Indre-et-Loire.

Archives départementales d'Indre-et-Loire

4M (Police 1840-1900) - Police des étrangers. Réfugiés :

4M909 - Dossier de Cleophas Sieklucki
4M894 - Polonais, juillet 1834 : 2 lettres concernant Cleophas Sieklucki

1J1086 - Correspondance de guerre de Maurice Sieklucki (petit-fils de Cleophas Sieklucki) (1914-1917)

SKÔRKA , Line. "Il y a 150 ans arrivaient en Touraine les premiers émigrés Polonais", in Bulletin de la Société archéologique de Touraine, T. XL, année 1984, pp. 1075-1083.