Le lycée de Chinon est l'un des plus anciens établissements d'enseignement du département d'Indre-et-Loire. En 1574, le roi Henri III établit officiellement le Collège royal de Chinon, placé sous l'égide du chapitre de la collégiale Saint-Mexme puis de l'abbaye de Seuilly. En 1772, l'établissement accueille 150 élèves, dont 92 pensionnaires. Le nombre d'élèves décline ensuite jusqu'à la Révolution et, devenu collège communal, l'établissement connaît une longue stagnation jusqu'aux années 1830, puis un bref regain avec 80 pensionnaires, avant décliner de nouveau jusqu'au début du XXe siècle.

En 1901, l'externat est à la charge de la ville de Chinon mais le pensionnat relève du principal, le chef d'établissement. Jusqu'aux années 1960, l'enseignement va des classes enfantines aux classes terminales.

En 1906, l'établissement devient en partie mixte, avec la création d'une école primaire supérieure de filles mais la classe a lieu dans l'école communale de filles. Auparavant à Chinon, les filles ne pouvaient fréquenter que des institutions religieuses après le certificat d'études. L'établissement est devenu mixte, mais garçons et filles ne se retrouvent pas dans la même classe.

Néanmoins les barrières morales qui imposaient la séparation de jeunes gens, s'estompent bientôt. En 1923, des jeunes filles peuvent intégrer les classes de garçons, notamment pour suivre les cours de sciences, disciplines qui ne leur étaient pas dispensées jusqu'alors. Finalement l'école supérieure de filles deviendra le collège moderne de jeunes filles et fusionnera avec celui des garçons à la fin des années 1950.

En 1925, la municipalité décide de nommer son établissement « Collège Rabelais ». Il accueille alors 150 élèves, dont 45 dans les deux écoles primaires supérieures.

Les locaux étant vétustes et exigus, la municipalité prévoit le transfert de l'établissement. En 1949, elle achète à cet effet le parc Tisserand et son château dit des Ursulines. Le projet prend corps en 1959 et les travaux commencent en 1961. A l'origine il est prévu de porter la capacité d'accueil de l'établissement à 600 élèves, garçons et filles. En 1960, l'établissement devient lycée municipal de garçons et lycée municipal de filles. L'internat prend alors le statut d'une régie d'Etat. En 1965, toujours dans ses locaux anciens, le lycée accueille 685 élèves, dont 139 au niveau primaire et 546 en secondaire. L'établissement est mixte, avec un pensionnat de 133 élèves dont 3 en primaire et 200 en demi-pensionnaires, dont 15 élèves de primaire. La rentrée scolaire de 1966 a lieu dans les nouveaux locaux, qui accueillent 766 élèves des primaires à la terminale, dont 197 pensionnaires. Les derniers bâtiments de l'ancienne propriété Tisserand sont rasés durant cette première année 1966-1967. En 1968, le lycée est entièrement nationalisé. Avec 928 élèves, il est déjà saturé. Pour alléger ses effectifs, le collège d'Avoine est construit, puis le collège Jean Zay à Chinon, qui sera inauguré en 1975.

En 2016, le lycée accueille 1200 élèves, il compte environ 100 enseignants, 15 agents administratifs et 20 agents techniques. Il propose notamment à ses élèves un brevet d'initiation aéronautique, ainsi que deux brevets de technicien supérieur (BTS) « Maintenance des systèmes » et « Management des unités commerciales ».

Le fonds résulte de deux versements d'archives qui datent de 2000 (versement 1468W) et de 2018 (versement 2608W).

Sources complémentaires aux Archives départementales :

- T1831-T1839 (fonds du collège Rabelais et école primaire supérieur de garçons de Chinon)

- 2432W9 : Ecole élémentaire Mirabeau de Chinon, registres d'appel journalier du Collège puis du Lycée Rabelais

- 2O / 072/45, 50, 55 : cotes provisoires, fonds de la préfecture, service de l'administration communale

- 1007W57, 58 : fonds du patrimoine immobilier départemental, bâtiments d'enseignement

- 77W486, fonds de la préfecture, contrôle des collectivités territoriales : construction du collège Rabelais,

- 301W218 : Fonds de la Seconde Guerre mondiale, Délégation départementale de la reconstruction et de l'urbanisme, bâtiments sinistrés appartenant à des collectivités territoriales : collèges de Chinon

RABINE, Jacques, Du collège royal de Chinon au lycée Rabelais, [s.l., 2006]. [Ursulines, 4°1440]