Après l'adoption de la loi Guizot sur l'enseignement en 1833, la municipalité fait réaliser des travaux dans un bâtiment du village pour l'installation d'une école-mairie En 1836, elle achète un poêle. En 1838, elle fait l'acquisition d'un nouveau bâtiment.

En 1839 commence une longue période de conflit entre la municipalité et l'administration préfectorale concernant l'enseignement. L'école est alors dirigée par le sieur Victor Mercier. Il se débrouille pour céder son poste à sa sœur, Mlle Mercier, qui exercera pendant plusieurs années contre la volonté de la municipalité.

En 1858, nouvelle opposition, qui durera une vingtaine d'années. L'Inspection académique ayant transmis au préfet un rapport très négatif sur l'état de l'école, le préfet fait à la municipalité plusieurs demandes d'amélioration et ordonne finalement au sous-préfet de Chinon, en 1862, de mettre en demeure le Conseil municipal de faire aménager une nouvelle école. Il se rend finalement sur place et trouve alors l'école convenable.

Pour une trentaine d'élèves, elle comporte une estrade, un crucifix, un buste de l'empereur, deux tableaux noirs, 8 tables avec bancs, un signal, une pendule, un tableau de poids et mesures, 6 poids et mesures en fonte, une série de poids en cuivre, une autre en fer blanc, une balance, un décimètre en bois, 32 tableaux de lecture (méthode de lecture cartonnée Larousse), une cloison séparatrice, une carte de France, une clochette. La bibliothèque se compose de 3 évangiles, de 3 livres d'agriculture et de 2 livres de morale pratique. Les archives de l'école sont formées des 4 registres de rétribution scolaire des années 1860 à 1862, d'un registre de correspondance, et de 2 registres d'appel journalier.

En application d'une instruction ministérielle, l'instituteur demande l'achat d'ouvrages au Conseil municipal en 1865 : « comme l'œuvre des bibliothèques communales est une œuvre fortement encouragée par son Excellence monsieur le ministre de l'Instruction&cette œuvre ne tend qu'à améliorer les idées morales et religieuses de la jeunesse qui aujourd'hui n'a pour ainsi dire sous leurs yeux que de mauvais principes et des livres dangereux [&] ».

A la nomination d'un nouveau sous-préfet à Chinon, le ton de l'administration change radicalement. En 1868, il propose au préfet de retirer immédiatement l'instituteur de la commune et d'obliger celle-ci à construire une école. La mairie obtient le report des travaux jusqu'en 1877, date de la construction d'un ensemble formé d'une église, d'une mairie et d'une école.

En 1937, un poste d'adjointe est créé. Cette seconde classe est installée dans la mairie. La déclaration de guerre ajourne les travaux et le second poste sera du reste supprimé quelques années après la guerre. En 1953, l'école de Cinais est mixte à une classe, pour 38 élèves.

En 1960, une nouvelle école est construite. C'est le projet-type de classe du cabinet d'architecture Chalumeau et Barthélémy de Tours qui est réalisé.

En 1989, l'école est en regroupement pédagogique intercommunal (RPI) avec les communes de Lerné, Marçay, Couziers, Seuilly et La Roche-Clermault.

Aujourd'hui l'école de Cinais est en RPI avec Seuilly. Elle accueille dans deux classes 42 élèves de la petite section à la classe du Cours préparatoire (CP).

Sources complémentaires aux Archives départementales :

- T 1166 (cote provisoire, écoles primaires, classement par commune)

- 2O/076/6-8 (cotes provisoires, Fonds de la préfecture, Service de l'administration communale)

- 128W79, 953W41 (Fonds du patrimoine immobilier départemental, bâtiments de l'enseignement)

-Edep0276/M1-M3, R1-R4 (Fonds de la commune, enseignement-œuvres périscolaires, registres d'appel journalier et matricule 1860-1905)

- 77W521 (Fonds de la préfecture, contrôle de légalité)