HDEP7 - Hôpital de Luynes (1538-1989)

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Cote/Cotes extrêmes

HDEP7 (Cote)

Date

1538-1989

Organisme responsable de l'accès intellectuel

Archives départementales d'Indre-et-Loire

Importance matérielle

90 articles

3,50 ml

Localisation physique

AD37 - site de Tours

Origine

Hôpital de Luynes (Indre-et-Loire)

Biographie ou Histoire

Histoire administrative

Comme l'attestent quelques documents conservés aux Archives d'Indre-et-Loire sous la cote H 1160, il existe au XVe siècle un Hôtel-Dieu à Luynes. Le village s'appelle alors « Maillé ». L'institution, certainement plus ancienne, devient une simple aumône au XVIe siècle. Elle se situe au sein de l'une des premières baronnies de Touraine : le château de Luynes, dont l'origine remonte au Xe siècle, est reconstruit au XIIe siècle et subsiste encore aux mains de la même famille. La terre devient comté de Maillé en 1572 et est érigée en duché-pairie en 1619 en faveur de Charles d'Albert, connétable de France. Le nom de « Luynes », qui était celui d'une de ses possessions près d'Aix-en-Provence, est alors donné au nouveau duché, remplaçant ainsi définitivement celui de Maillé.

L'histoire ancienne de l'hôpital de Luynes est déjà bien connue : deux études très détaillées ont ainsi été publiées en 2000 et 2004 dans le Bulletin de la Société archéologique de Touraine . Réalisées par Patrick Bordeaux, qui a recensé et utilisé quasiment toutes les sources relatives à l'hôpital de Luynes, elles retracent principalement l'histoire de l'institution depuis son origine jusqu'à la période révolutionnaire, et un peu au-delà. Réparties entre plusieurs fonds ou conservées dans divers lieux, ces nombreuses sources complémentaires sont présentées aux pages suivantes.

A partir de 1653, par la volonté royale, les réformes des grands hôtels-Dieu et les créations des hôpitaux généraux sont menées dans le royaume. Sur ce modèle, et dans les premières années qui suivent, le duc de Luynes, Louis Charles d'Albert, fonde sur ces deniers un hôpital destiné « au soulagement des pauvres malades » de toutes les paroisses de son duché. A la place de l'aumône, il construit de nouveaux bâtiments et y installe des dames chargées du service.

Pour doter cette création de revenus fixes, il lui unit à partir du 15 novembre 1661 toutes les aumônes des paroisses dépendant de son duché, notamment celles de Rochecorbon, Saint-Patrice et Saint-Michel, avec leurs maisons, fonds et revenus. A la même date, il oblige les chanoinesses de Notre-Dame de Luynes à payer à l'hôpital 400 livres de rente annuelle, et en donne enfin lui-même 600 autres, à partir du 22 novembre 1664, par « donation perpétuelle et irrévocable », qui s'ajoutent toutes à une rente annuelle de 200 livres due depuis 1655 par le sieur Beauveau La Bussière.

A partir de 1664, le duc se réserve le droit de nommer un ou plusieurs administrateurs de l'hôpital, qui lui rendent des comptes chaque année, comme de choisir les dames et servantes qui assistent et soignent les pauvres. Il établit dans le même temps le règlement de l'hôpital et y place un prêtre, dont la nomination dépend des seigneurs de Luynes. Il est chargé de l'instruction des malades, de l'administration des sacrements, des enterrements dans le cimetière de la paroisse Sainte-Geneviève et de la célébration de la messe dans la chapelle de l'hôpital. Egalement principal du collège de Luynes, il est entretenu par l'hôpital et demeure dans le logement destiné à servir d'école au bout de sa cour.

Après quelques années de fonctionnement, ces premiers bâtiments du milieu du XVIIe siècle ne suffisent plus. Le duc décide alors la construction d'un nouveau bâtiment, plus grand et bien situé. Il souhaite aussi que l'hôpital soit correctement administré et les malades mieux soignés, en y établissant des religieuses hospitalières de la règle de saint Augustin. Le remplacement du personnel « séculier » se fait à la suite d'un concordat qu'il passe le 3 octobre 1682 avec les maire, échevins et administrateurs de l'Hôtel-Dieu de Tours et la supérieure des religieuses hospitalières. Après ratification de l'acte par le chapitre Saint-Gatien, supérieurs spirituels de l'hôpital de Tours, le 18 novembre suivant, et l'homologation de l'archevêque, deux sœurs hospitalières s'établissent à l'hôpital de Luynes.

En 1683, le duc demande au roi des lettres royales confirmant l'établissement de l'hôpital et celui des religieuses, qui avaient été faits sans sa permission. Elles lui sont accordées en octobre, puis enregistrées au parlement de Paris le 30 juin 1684. De cette période subsistent dans le fonds quelques beaux, mais rares documents : des copies des actes de fondation, mais également, pour l'année 1682, un état sommaire des « ornements, vases sacrés, livres et meubles meublants de l'Hôtel-Dieu ». Il mentionne notamment des pièces d'archives plus anciennes, qui ne sont pas parvenues jusqu'à nous. Ainsi est-ce le cas de cinq registres « couverts de parchemin » : un registre des comptes tenus par Nicolas Gaultier, débuté la nuit de Noël 1651 ; un état des affaires de l'hôpital, arrêté le 16 juillet 1675 ; un registre destiné aux affaires de l'Hôtel-Dieu de Luynes commençant en 1677 et utilisé également pour les recettes et mises à compter du 4 février 1678, un autre des recettes et mises commencé le premier de l'année 1681 et finissant par le mois d'avril 1682 ; un dernier registre, non daté, des biens de l'Hôtel-Dieu commençant par une table des noms et contenant également la recette générale tenue par Nicolas Gaultier.

Pour la première partie du XVIIIe siècle, l'on dispose de peu de pièces. Signalons cependant le bail pour 7 ans du duché de Luynes, accordé contre 8 000 livres de rente annuelle par Charles d'Albert à Guillaume Le Blond, et l'intérêt des deux états des biens et revenus de l'hôpital, rédigés en 1693 et 1702. Une déclaration est faite le 22 août 1702 au greffe des domaines des gens de mainmorte du diocèse de Tours, par François Monmousseau, avocat en parlement, lieutenant général civil et criminel du duché-pairie de Luynes et administrateur de l'hôpital, au nom des dames religieuses, pour satisfaire à l'édit de décembre 1691 et aux arrêts de 1692.

L'hôpital se compose d'une chapelle, d'un cimetière, de salles des pauvres, de bâtiments servant de logement aux religieuses et serviteurs, avec petite grange, cour, jardin, terres et prés enclos de murs. Il détient aussi un petit corps de logis avec sa cour à Luynes, deux caves en roc ruinées, une autre à cheminée avec cour et jardin, ainsi que des terres labourables, vignes et prés. Tous, à l'exception d'une rente constituée de 3 livres 10 sols et de 15 chaînées de prés, sont exploités en faire-valoir par les administrateurs et les serviteurs de l'hôpital, pour aider à la nourriture des pauvres.

D'autres biens dépendant de l'hôpital sont affermés : la métairie de Passetemps, à Berthenay ; les maison, fief, terre et seigneurie du Garreau, à Fondettes, avec leurs droits de censif, rentes et dîmes ; une cave en roc à cheminée, avec cour renfermée de murailles, puits en ruine et jardin, située rue du Morier près de l'hôpital ; une maison à Tours ; une autre petite rue Chalumeau ; les métairies de La Butte et du Serrain, paroisse de Sonzay. Les biens-fonds de l'hôpital se composent également de rentes foncières et constituées : la plus importante est celle de 470 livres de rente rachetable pour 9400 livres donnée le 4 novembre 1686 par son fondateur, le duc de Luynes.

Des aumôneries dépendent de l'hôpital et sont affermées : celles de Rochecorbon (maison, caves, vignes et rentes), de Saint-Patrice et de Saint-Michel-sur-Loire. Le roi, par lettres patentes et arrêt du conseil d'Etat des mois de juillet et décembre 1698 donne également à l'hôpital les aumôneries et maladreries de Langeais, Cinq-Mars, Fondettes et La Haye.

En 1702, les charges annuelles payées par l'hôpital consistent en 20 livres de rente amortissable au collège de Luynes, 20 livres de rente viagère au père Restu, religieux cordelier, 15 sols de rente aux religieuses du château, 270 livres au prêtre qui dessert la chapelle de l'hôpital, 240 livres de gages, nourriture et entretien de 2 servantes, 140 livres de même pour un valet. Une pièce de dépense de l'année 1741 indique que la « maison » est composée de 9 religieuses professes et de 4 novices, d'un valet, de 2 servantes, qu'il y a également un âne, 3 vaches et 4 porcs.

La seconde partie du XVIIIe siècle est bien représentée dans le fonds et l'on dispose ainsi de nombreux registres de comptes de rentes et fermes, recettes et dépenses avec leurs pièces justificatives, et un registre de délibérations pour toute la période. Comme souvent, ce sont parmi ces documents que l'on découvre, à toutes époques, des notes ou pièces particulières. Ainsi l'une d'elles, ni datée ni signée, indique qu'à l'époque révolutionnaire, « les fonctions des administrateurs sont de surveiller la recette et la dépense de la maison qui sont faites par les hospitalières qui tiennent un registre à cet effet, d'arrêter chaque année la recette et la dépense, de veiller aux biens, à faire faire les réparations aux bâtiments, d'affermer les mêmes biens au plus offrant et dernier enchérisseur, d'après des publications, de faire les marchés nécessaires pour l'approvisionnement de la maison. De tenir bureau tous les quinze jours, à se rendre journellement et à chaque instant à l'hôpital lorsqu'il est nécessaire. L'hôpital est situé en bon air, dans la ville de Luynes, qui est habitée ainsi que les environs par un grand nombre de pauvres, ce qui rend son établissement très utile et précieux à l'humanité, l'hôpital de Tours qui n'en est éloigné que de trois lieux y envoie même souvent et d'après l'avis des médecins et chirurgiens des [militaires] malades pour respirer le bon air et accélérer leur guérison. Cette maison forme un enclos d'environ un arpent et demi compris le jardin, au midi auquel est un clos de pré d'environ un arpent »

H-dépôt 7 (L 1).

 

Le 7 thermidor an III, un questionnaire est envoyé aux administrateurs de l'hospice de Luynes. Les réponses apportées par ces derniers nous renvoient une image riche d'enseignement sur l'état de cet établissement pendant la période révolutionnaire. Il semble que le fonctionnement et la présence même de l'hospice soient remis en question par les nouvelles autorités. Il dispose alors d'une vingtaine de lits pour les malades (hommes ou femmes). Mais les administrateurs notent que les meubles, effets et matériels auraient besoin d'être renouvelés. De plus, les drogues qui entrent dans la composition des remèdes manquent. L'hospice a toujours été gouverné par des femmes, sous l'inspection de deux administrateurs. En 1793, on note la présence de 13 hospitalières - 2 meurent la même année et 8 autres refusent de prêter serment - et 4 domestiques - seule une reste à l'hôpital. Malgré les difficultés apparentes pour son bon fonctionnement, on vante les mérites de l'hospice. La crainte d'une fermeture définitive est perceptible. « L'hospice de l'humanité de Luynes est supérieurement bien situé au bas du coteau, un enclos vaste qui procure aux malades convalescents la plus grande facilité pour y respirer l'air le plus salubre. L'administration de l'hospice de Luynes a lieu d'espérer qu'il sera conservé et qu'il y a nécessité absolue pour l'humanité souffrante et que la suppression répandrait la consternation et le chagrin parmi les pauvres habitants »

H-dépôt 7 (J 1).

 

Les biens de l'hôpital sont nationalisés en 1794, et l'institution est fermée à l'automne 1795. Elle reprendra son activité à partir de juillet 1809. Pour les deux siècles suivants, les sources sont plus nombreuses : pièces de réglementation générale et intérieure, actes relatifs à la nomination du personnel ou des membres de la commission administrative, registres de délibérations, correspondance, pièces et registres relatifs à la comptabilité, aux objets mobiliers, aux archives hospitalières et la population, et encore actes de gestion des biens. Ils permettront tous de poursuivre ou compléter les pans de l'histoire de l'hôpital, notamment pour les XIXe et XXe s., qui n'auraient pas encore été étudiés. D'autres orientations peuvent être envisagées : étude de la vie quotidienne des malades, des hospitalières et du personnel - grâce aux règlements intérieurs, aux livres des « menues dépenses » et registres d'entrées -, nature des apports alimentaires aux malades, remèdes utilisés, maux dont on souffre à cette époque, lieux d'approvisionnement, gestion administrative et budgétaire de l'établissement hospitalier, entretien courant des bâtiments. Finalement, c'est l'histoire plus générale des hôpitaux de Touraine qui s'offre une nouvelle fois au public : il faut souligner que cet inventaire s'ajoute à ceux, déjà publiés, des fonds des hôpitaux de Tours, Chinon et Château-la-Vallière, en attendant le classement définitif des archives de ceux d'Amboise et Loches.

Histoire de la conservation

Histoire de la conservation

Si l'on compare le contenu du fonds de l'hôpital à ceux des institutions similaires déjà versés aux Archives départementales d'Indre-et-Loire, l'on constate, malheureusement, que nombre de documents ne sont pas parvenus jusqu'ici. Ainsi en est-il des registres les plus anciens mentionnés dans l'inventaire de 1682, mais également de registres plus sériels : entrées et comptabilité par exemple. D'autres dossiers, habituellement rencontrés, ne sont pas présents pour les XIXe et XXe siècles : ceux du personnel, aux propriétés (à l'exception des locations) et aux travaux. Il faudra ainsi recourir à des fonds complémentaires, tels ceux conservés dans la série X, Assistance et prévoyance sociale (1800-1940), pour pallier ces lacunes.

Modalités d'entrées

Modalités d'entrée

La majeure partie du fonds de l'hôpital a été versée aux Archives départementales d'Indre-et-Loire, le 5 juin 2008, par le Centre hospitalier de Luynes. Un supplément est venu s'y ajouter le 10 juin 2011 : le premier répertoire réalisé en 2010 a été mis à jour en conséquence. L'ensemble du fonds est coté H dépôt 7.

Évaluation, tris et éliminations, sort final

Evaluation, tris et éliminations

Aucune élimination de documents n'a été faite.

Accroissements

Accroissements

Il ne reste apparemment plus de documents concernant l'hôpital dans le Centre hospitalier de Luynes.

Mode de classement

Mode de classement

Il existe un cadre de classement réglementaire des archives hospitalières depuis 1854 (séries A à H) pour le classement des archives antérieures à 1790. Un second règlement a été élaboré en 1968 (séries J à Z) pour celles postérieures à 1790.

Ce répertoire numérique a été organisé selon ces deux parties. La coupure de 1790 n'est pas toujours respectée pour éviter de scinder les articles.

Conditions d'accès

Conditions d'accès

Les documents sont soumis aux délais de communicabilité des archives publiques.

Conditions d'utilisation

Conditions de reproduction

La reproduction est libre pour les documents communicables sous réserve du respect du règlement de la salle de lecture.

Langue des unités documentaires

Les documents sont en français

Cote/Cotes extrêmes

Hdep7/L2-13 (Cote)

Date

1791-1989

Hdep7/L9

Cote/Cotes extrêmes

Hdep7/L9 (Cote)

Date

30 mai 1937 – 10 octobre 1954

Présentation du contenu

Le registre n’est pas folioté. A noter : au 25 juin 1944, « composition et effectif du personnel administratif et secondaire de l’établissement » ; 11 avril 1949, un imprimé vierge titré « extrait du registre des délibérations de la commission administrative » ; 24 juin 1951, un arrêté daté du 23 juillet 1951 est collé (recrutement d’un employé auxiliaire temporaire) ; 13 janvier 1952, un arrêté du 31 janvier 1952 est collé (remplacement dans le cadre du congé maladie) ; 4 mai 1952, un arrêté daté du 6 juin 1952 est collé (recrutement d’une servante) ; 31 mars 1953, un papier à en-tête de l’hospice vierge ; 29 août 1954, « garantie d’emprunt de l’hospice de Luynes » par la mairie de Luynes (feuille collée).